Hier
Lire, c’est prendre le pouvoir
Le Regard de la semaine est signé Jean-Luc Terradillos.
C’est le dernier épisode en date d’un feuilleton au long cours. Un dernier acte en deux temps. Le 2 mai, le Parti socialiste officialise l’exclusion d’Alain Barreau pour deux ans, « en raison notamment des prises de position hostiles à la majorité municipale de Buxerolles soutenue par le PS (…). » Le lendemain, riposte médiatique de l’ex-conseiller délégué à la Citoyenneté. Qui invoque « de graves préjudices personnels, familiaux et publics » et annonce son intention de « faire appel auprès de la Commission nationale des conflits ». Il en fait « une question d’honneur », avant de porter l’affaire sur le terrain politique.
« Avec cette sanction, on m’enlève la capacité d’être candidat aux primaires à Buxerolles », déplore le secrétaire général de Force Ouvrière dans la Vienne. A l’en croire, la manoeuvre du PS n’aurait d’autre dessein que d’adouber Jean-Louis Chardonneau en vue des municipales de 2014. Celui-ci a annoncé sa candidature à sa succession, mais « laisserait la main », en cours de mandat, à Ludovic Devergne, « secrétaire de la section du parti à Buxerolles » et accessoirement 9e adjoint aux Finances de la commune. En « citoyen libre et indépendant », Alain Barreau rêve de facto d’écrire un autre scénario.
La candidature ? « Une possibilité ouverte »
La mairie de Buxerolles l’intéresse, il n’en fait plus mystère. « La possibilité que je sois candidat est ouverte… », esquisse-t-il. D’ailleurs, le président de l’association « Union pour la citoyenneté à Buxerolles - réunion pour unir - idées et initiatives » et ses fidèles soutiens ont entrepris un tour d’horizon des associations, chefs d’entreprise, comités consultatifs et habitants de la commune. « Le 6 juin, nous ferons une synthèse des idées émises par tous ces acteurs.»
La démarche ressemble à s’y méprendre à un début d’ébauche de programme municipal. Un reproche que le maire actuel lui avait déjà formulé dans une première missive en date du 19 septembre. À l’époque, Chardonneau s’interrogeait sur « ses intentions réelles dans la perspective des prochaines échéances municipales ». Il faut croire que le conflit entre les deux hommes, circonscrit, au départ, à la seule mise en place des « Assises de la citoyenneté », a accouché d’un incendie dévastateur.
Reste à savoir si Alain Barreau joue aux pompiers pyromanes en connaissance de cause ou s’il n’est que la « victime » d’un système politique organisé qu’il entend dénoncer. On le sait, sa triple casquette de syndicaliste, d’élu et de franc-maçon -il est Vénérable de la loge de l’Avant-Garde du Poitou (Grand Orient)- gêne aux entournures. En attendant le prochain épisode, les séances à venir du conseil municipal de Buxerolles risquent d’être animées. Un vrai feuilleton au long cours…
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