Alizée, une trentenaire <br>bien dans ses baskets

La chanteuse Alizée dédicacera son album « 5 », ce jeudi, à l'espace culturel Leclerc de Poitiers. Cette artiste pétillante dévoile au « 7 » les secrets de fabrication de ce nouvel opus et revient sur ses début, il y a... treize ans.

Florie Doublet

Le7.info

Alizée, pouvez-vous nous décrire votre nouvel album,  « 5 » ?
« J'ai reçu une centaine de propositions de titres. J'ai fait le choix de musiques, mélodies et textes qui me touchaient. Je voulais réaliser un album variété-pop. J'ai été très influencée par France Gall, une artiste que j'admire depuis toujours. J'ai aussi contacté des auteurs-compositeurs avec lesquels j'avais envie de travailler, comme Adrien Gallo des BB Brunes. »

Jean-Jacques Goldman a également écrit deux chansons pour vous. Elles n'apparaissent pas dans cet album. Pourquoi ? 
« Il s'agit du premier artiste que j'ai contacté pour "5". Il m'a écrit deux titres sur-mesure. Au fil de mes journées d'enregistrement, je me suis rendu compte que la couleur musicale de ces chansons ne correspondait pas tout à fait à l'album. Donc nous avons fait le choix, en accord avec Jean-Jacques, de conserver ces deux morceaux pour mon prochain opus. »

Vous avez récemment annoncé, dans une émission de télévision, avoir travaillé avec Booba. Comment s'est passée cette collaboration ?
 « Booba est un artiste que j'aime beaucoup. C'est vrai que le rap n'est pas un milieu qui me ressemble, mais j'avais envie, après le quatrième album aux sonorités électro, de faire patienter mon public avec un titre inédit, écrit par Booba. Finalement, j'ai eu peur que mes fans français soit déroutés ou déçus. Donc, je n'ai pas poursuivi cette collaboration. »

France Gall, Adrien Gallo, Jean-Jacques Goldman, Booba… Vos goûts musicaux sont très éclectiques.

« C'est vrai. On peut trouver tous ces artistes dans ma bibliothèque musicale.J'aime découvrir des univers très différents. »

Avez-vous écrit quelques textes de cet album ?
 « Non, car je suis avant tout une interprète. J'existe à travers les textes écrits par les auteurs-compositeurs que j'ai choisis. »

Certains textes paraissent pourtant très autobiographique. Par exemple, "10 ans" parle d'une histoire d'amour qui s'achève. Aviez-vous besoin d'exorciser vos propres déceptions amoureuses ?

« C'est vrai que beaucoup de morceaux parlent de moi. J'avais envie, dans cet album, de me dévoiler davantage.  C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai choisi de travailler avec de nouveaux auteurs-compositeurs. Plus jeune, je me cachais derrière des textes à double sens, des jeux de mots. Aujourd'hui, je me sen prête à me révéler un petit peu plus. »

Les pochettes de vos précédents albums étaient gaies et colorées. Or, celle de « 5 » est en noir et blanc. Vous paraissez également très mélancolique. Pourquoi ce choix ?
« J'avais envie de faire une pochette sans artifice. Il s'agit d'un portrait que l'on pourrait trouver sur une carte d'identité. C'est aussi la photo de la personne que je suis aujourd'hui : une maman trentenaire, bien dans ses baskets, mais qui a vécu des choses et qui a envie de les raconter. »

Vous avez commencé votre carrière très jeune. Quel regard portez-vous sur vos débuts ? 
« Je suis fière de mon parcours. Cela fait treize ans que je chante, j'ai sorti cinq albums. Tous les risques que j'ai pu prendre et tous les choix que j'ai pu faire, je les assume totalement. »

Le public qui vous écoutait à l'époque de "Moi, Lolita" est-il le même aujourd'hui ?
« Une bonne partie de mes fans m'ont suivie, certains ont grandi avec moi. D'autres m'ont découverte en cours de route. Mon public est assez large et c'est ça qui est intéressant dans la vie d'un artiste. »

Beaucoup de vos fans espèrent que vous collaboriez de nouveau avec Mylène Farmer. Est-ce envisageable ?
« Ma collaboration avec Mylène Farmer fait partie du passé. Mais on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. Je laisse l'avenir en décider. »

Quand remonterez-vous sur scène ?
« J'attends que cet album rencontre le succès. Je n'ai pas envie de planifier une tournée si les gens ne sont pas au rendez-vous. Je préfère prévenir que guérir. »
 

Jeudi 4 avril, à 17h, dédicaces d'Alizée à l'Espace culturel Leclerc de Poitiers. Renseignements : contact@ eighty-six.fr

crédit photo : © Julien Lachaussée

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