Le combat de Célia

Journaliste à Pulsar, Célia Prot porte à bout de bras un projet intitulé «Femmes de combats». En juillet, elle se rendra en Bolivie pour y rencontrer des associations de défense des droits des femmes. Ses reportages seront ensuite diffusés lors de conférences et soirées-débats.

A 24 ans, Célia Prot prépare un voyage d’exception. En juillet, la journaliste de Pulsar (95.9) s’envolera vers la Bolivie pour rencontrer le collectif Mujeres Creando et l’ONG Enda. Ces deux associations défendent les femmes, dans un pays où leurs droits sont bafoués. Là-bas, l’avortement demeure illégal, les victimes de viol ne sont pas reconnues et les violences conjugales restent impunies. « Pendant cinq semaines, je vais suivre ces femmes dans leurs actions. Je réaliserai des reportages, prendrai des photos… Bref, je garderai ma casquette de journaliste. » A son retour, Célia compte organiser conférences, projections et expositions pour débattre des discriminations, d’égalité, de parité… « Je veux mettre en lumière toutes les horreurs que subissent les femmes en Bolivie. Dans notre pays, nous avons des droits, il faut s’en saisir et les défendre ! » Célia ne se définit pas comme féministe. Elle veut avant tout « comprendre le monde qui l’entoure ». « J’ai toujours eu envie de rencontrer des populations aux cultures variées », explique-t-elle.
Si, aujourd’hui, elle a choisi de porter ce projet, c’est tout d’abord parce qu’elle… est une femme. « Forcément, ce sujet me touche et me préoccupe. Je suis directement impliquée. » Ce qu’elle déteste par dessus tout ? L’hypocrisie. « Au gouvernement, on nomme deux femmes ministres et on parle de parité ! Arrêtons de nous voiler la face ! Le chemin vers l’égalité est encore long. » Pour illustrer son propos, elle n’hésite pas à rappeler certains chiffres. Dans l’Hexagone, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Près de 8% des hommes ont déjà levé la main sur leur compagne. Seules 10% des victimes de viol portent plainte. « Qu’est-ce qu’une agression sexuelle ? Un baiser forcé, une relation non consentie ? J’aimerais avoir l’avis de tous sur la question. » Bien sûr, la jeune reporter sait qu’elle ne pourra pas changer le monde. Mais, à son échelle, elle espère contribuer à l’avancée de l’égalité entre les sexes. « Les droits des femmes sont universels. Que l’on soit Bolivienne ou Française, le combat reste le même. »