Portable : zéro de conduite pour les jeunes

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, 76% des moins de 25 ans utilisent leur téléphone en voiture. Les étudiants poitevins n’échappent pas à la règle.

Florie Doublet

Le7.info

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Jeune au volant, danger au tournant ? Selon une étude récente(*), 76% des moins de 25 ans déclarent utiliser leur téléphone portable en conduisant. Marie est l’une d’entre eux. Cette Poitevine de 23 ans concède sans fard prendre les appels à n’importe quel moment. « Ce n’est pas plus dangereux que de changer de station de radio ! » Célia, elle, a pleinement conscience des risques, mais la conductrice décroche tout de même « de peur que ce soit important ». Son camarade de promo, Manu, affirme « rester concentré » en toutes circonstances.
« Les jeunes semblent reléguer l’usage du téléphone à la sphère des petites fautes, des risques mineurs », estime l’étude. Et pourtant, les statistiques ont de quoi alerter : 10% des accidents corporels de la route sont imputables à ce type de comportement. Même les campagnes de sensibilisation peinent à toucher la jeunesse. A l’image de Laurent, qui les juge tout simplement « inutiles ».
Du reste, 32% des jeunes interrogés ont déjà vécu une ou plusieurs situations de mise en danger, à cause du téléphone. Comme Emmanuel, qui a carrément plié une voiture en envoyant un SMS. « Ça m’a fait beaucoup d’effet... » L’accident, électrochoc nécessaire à l’évolution des comportements ? « Les jeunes ont un sentiment de toute puissance. Ils ont l’impression d’être plus forts que la mort, analyse Yves Gervais, praticien en psychothérapie au Centre Hospitalier Laborit et chargé de mission sécurité routière. J’ai des patients qui affirment haut et fort qu’ils n’ont aucun problème à conduire d’une seule main. »
Sans le savoir, Adrien, Célia, Manu et les autres ont cinq fois plus de risques d’accident qu’un conducteur qui ne téléphone pas au volant. Cette seule statistique les convaincra peut-être, à l’avenir, de laisser sonner leur smartphone…

(*) Étude sur l’évolution des attitudes des conducteurs menée, pour la Prévention routière et Assureurs Prévention, auprès d’un échantillon national représentatif de 1 004 automobilistes aux mois de mai et juin 2011.