mardi 24 décembre
Le futur visage de l’intercommunalité dans la Vienne engendre des débats passionnés. Nouvelle illustration ce matin, en marge de la commission permanente du Conseil général.
Après le quasi-séisme du 2 mai dernier et l’annonce, par le Préfet de l’époque, d’un redécoupage en règle de l’intercommunalité, le département est secoué par des répliques régulières. Ici lors d’un conseil municipal, là en marge d’une session de communauté de communes, là encore dans l’enceinte même du Conseil général… Beaucoup d’élus refusent le principe même du passage de vingt-deux communautés de communes à onze… avant le 31 décembre 2011 (*). «J’ai reçu un demi-millier de délibérations qui disent toutes la même chose : le délai et la méthode sont inacceptables», avance Guy Monjalon, mandaté par ses pairs pour recueillir le pouls des élus.
Du reste, le chef de file du groupe des élus de gauche n’a pas mâché ses mots au moment de dévoiler sa propre motion, dénonçant tour à tour «une refonte précipitée», «des arrière-pensées politiciennes»… et «l’incohérence des élus locaux de droite qui contestent la loi mais soutiennent les élus députés ou sénateurs qui l’ont votée». Partant de ces constats, Jean-Daniel Blusseau a carrément exigé qu’on intègre, dans la motion du conseil général, «l’abrogation de la loi ou pour le moins son report après la présidentielle de 2012».
Pas d’accord au final
Rassembleur en diable, Claude Bertaud a préféré laisser le soin à Francis Girault d’expliquer pourquoi «une abrogation ou un report serait dangereux». Explications du conseiller général du canton de Saint-Georges-lès-Baillargeaux : «Le Conseil général n’est pas là pour juger la loi, l’apprécier. Dix-neuf collectivités sur vingt-deux ont dit qu’elles ne voulaient pas bouger. Actons ce fait-là et, pour les trois autres, si elles arrivent à des accords dans un, deux ou trois ans, rien ne leur interdit…»
Après de longues minutes d’échanges, exécutif et opposition semblaient d’accord sur le principe d’une motion commune dans laquelle le déficit «d’informations financières et fiscales pour émettre un avis», «les délais trop courts », le nécessaire «respect des volontés de la commission départementale de coopération intercommunale quant au statu quo ou au rapprochement» étaient mentionnés noir sur blanc. Patatras. À la dernière minute, les élus de gauche ont décidé de s’abstenir de voter le texte. Prévue début septembre, la prochaine réunion de la commission départementale promet à coup sûr une nouvelle réplique du séisme du 2 mai.
(*) Le Schéma départemental de coopération intercommunale, présenté par le Préfet de l’époque Bernard Tomasini, prévoit également le démantèlement ou la fusion de nombre de syndicats d’eau, de rivière et de voirie.
Photo archive 7 à Poitiers du 31 mars dernier.
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