Le Maire en immersion avec la police

Alain Claeys, député-maire de Poitiers, a accompagné les forces de police jeudi soir dans leurs opérations de prévention et de contrôle. La première sortie du genre depuis son élection en 2008.

Dans son imperméable vert-kaki, l’élu s’était préparé à une longue soirée : « Concevoir une politique qui donne envie aux Poitevins de vivre ensemble, cela passe par l’animation des quartiers mais aussi par la sécurité de la population. Voilà pourquoi je suis là ce soir. »

Après une rencontre avec l’équipe de nuit en charge de la sécurité du commissariat central et du bon déroulement des gardes à vue, Alain Claeys a découvert le fonctionnement du centre opérationnel. C’est là, au quatrième étage de l’hôtel de police, qu’arrivent les appels au numéro d’urgence (le 17). C’est d’ici aussi que sont coordonnées les forces d’intervention sur le terrain.

Vers 21h30, le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-François Papineau, a guidé le maire, son adjoint … et la presse en direction de Saint-Eloi, un quartier dont l’image s’est très vite dégradée : « La délinquance n’est pas plus importante dans ce quartier qu’ailleurs à Poitiers, assure le chef de la police. Toutefois, nous renforçons notre présence car cette zone s’est peuplée très rapidement sans qu’une réelle vie associative et sociale ne se soit pour le moment développée. » En d’autres termes, la police veille à ce que les situations conflictuelles ne dégénèrent pas. Autre argument avancé par Jean-François Papineau pour expliquer la présence renforcée des forces de police : « Nous souhaitons empêcher que des dealers s’emparent de ce nouveau marché et parviennent à convaincre des adolescents en errance de les rejoindre. »

Comme toutes les nuits, un chien renifleur de drogues était sur le coup pour visiter des halls et des caves d’immeubles ou encore des véhicules interceptés. Cinq équipages parcourent la ville jusqu’au petit jour. Après Saint-Eloi, le Maire, lui, s’est rendu aux Couronneries avant de retourner chez lui vers minuit en jurant qu’il reproduirait ce genre d’opération « tous les ans ».