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Aujourd'hui
Dans la cour des écoles primaires, on les appelle les « EVS », pour « Emplois Vie Scolaire ». Ces personnes, généralement en phase de réinsertion sur le marché du travail, sont employées par l’Education nationale pour apporter un soutien administratif aux directeurs d’écoles. Elles sont vite devenues indispensables dans les plus petits établissements (voir encadré). Leurs contrats d’avenir –désormais intitulé contrats uniques d’insertion- devaient leur permettre de se remettre le pied à l’étrier, à travers une formation complémentaire. Sauf que ce droit n’a jamais été satisfait.
Il y a un an et demi, Me Bougnoux, avocat au barreau d’Angers, a été contacté par vingt-cinq « EVS » en colère. Des procédures individuelles ont immédiatement été engagées au conseil des prud’hommes. Surprise, dans ce combat de David contre Goliath, le petit personnel a obtenu gain de cause : « En avril dernier, leurs contrats ont été requalifiés en CDI et l’absence de formation a été reconnue. Dans certains cas, le juge a décrété le licenciement abusif. Bref, l’Education nationale a été condamnée à leur verser, en moyenne, 14 000€ chacun », précise Jean-Pierre Bougnoux. L’Etat a interjeté appel de cette décision mais un signal a été lancé. L’avocat angevin a reçu des dossiers provenant déjà d’une vingtaine de départements : « Je me suis déplacé à Niort la semaine dernière à la demande de syndicats. A première vue, les Auxiliaires de vie scolaire (AVS) sont également concernés. Les premiers recours de l’académie de Poitiers devraient être déposés en septembre », assure l’homme de loi. Au final, ces contrats, remplis de bonnes intentions lors de leur création en 2005, pourraient bien coûter cher au ministère.
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