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Montessori ou l’enfant responsable
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 14 avril 2011En septembre, l’école Salvert a ouvert la première classe maternelle régie par les préceptes de Maria Montessori. Cette pédagogie, d’apparence laxiste, favorise le respect de l’individu, le rythme de l’enfant et l’auto-évaluation.
Avec son petit tablier autour du cou, Arthur est debout, au milieu de la classe, devant une table adaptée à sa taille. A 3 ans, le bonhomme fait de la pâte à sel tout seul. Sa technique est parfaite mais il ne peut pas empêcher son coude de cogner un bol en verre. Celui-ci tombe et se casse en mille morceaux. Ni une, ni deux, le garçonnet va chercher la pelle et la balayette pour nettoyer le carnage. Et recommencer. Le rêve !
Arthur est élève à l’école Salvert de Migné-Auxances. Un établissement qui, en 2009, a été confronté à un lourd dilemme : fermer ses portes ou lancer le pari d’une pédagogie alternative pour séduire des parents majoritairement déçus du système éducatif traditionnel. Le choix de la communauté religieuse s’est orienté vers les préceptes du docteur Maria Montessori, avec le soutien d’une association poitevine, « Pousse d’éveil ». Une classe d’une quinzaine d’élèves de 3-6 ans a été ouverte en septembre dernier, hors contrat avec l’Education nationale.
A chacun son rythme d’apprentissage
« La pédagogie Montessori favorise l’autonomie et l’auto-évaluation des élèves, assure Maria-Lisa Guidi, l’éducatrice qui a suivi 900 heures de formation à l’Institut national Montessori. Une fois qu’on leur a expliqué les règles du jeu, on considère qu’ils peuvent comprendre d’eux-mêmes leurs erreurs. » La prise en compte de l’individualité de l’enfant a séduit Maya, professeur de piano et maman d’Ohaïa, 3 ans « un quart » : « Dans les écoles classiques, tous les élèves doivent apprendre au même rythme. Ma fille parle déjà mais ne sait pas attacher sa fermeture-éclair. Si on le lui demandait, elle ressentirait une impression d’échec, mauvaise pour la suite de son parcours. »
Le raisonnement est poussé très loin. Si bien qu’en atelier, l’élève se dirige vers l’exercice de son choix. « La pédagogie Montessori considère que la vie de l’enfant est rythmée en périodes sensibles, durant lesquelles son esprit absorbe plus facilement certains savoirs », précise l’experte. Maël, 3 ans et demi, est dans « la période de l’ordre, raconte sa maman, Stéphanie. Comme je suis sensibilisée à cette notion, je vais pouvoir l’aider à développer cette qualité. » Cette Poitevine, qui élève seule son garçon, craignait que l’école traditionnelle « formate » son fils. L’envoyer à Salvert apparaissait comme une évidence. « Le plus gros travail s’opère sur les parents qui doivent faire confiance à leur enfant car il est foncièrement compétent », conclut Stéphanie. La fin des mamans surprotectrices.
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