Des étudiants au plus proche du réel

Depuis septembre 2024, les futurs aides-soignants et auxiliaires de puériculture formés au lycée professionnel Saint-Jacques-de-Compostelle, à Poitiers, découvrent leur métier grâce à une salle de simulation innovante.

Charlotte Cresson

Le7.info

Toc-toc-toc. Une aide-soignante frappe à la porte de la chambre d’un patient gêné par une forte toux. La scène est en apparence banale dans les couloirs d’un hôpital ou d’un Ehpad. Seulement voilà, il n’en est 
rien. Cette chambre se situe en effet dans l’enceinte de l’ensemble scolaire Saint-Jacques-de-Compostelle, à Poitiers. Meral, élève aide-soignante, s’entraîne dans la toute nouvelle salle de simulation de l’établissement. Le patient qui tousse, lui, n’est autre qu’un mannequin interactif bluffant de réalisme. Depuis septembre, les 105 élèves des formations d’aides-soignants et d’auxiliaires de puériculture de l’établissement s’exercent dans cette chambre reconstituée pour un enseignement au plus proche du terrain. Lit médicalisé, appareil à oxygène, moniteur de fréquence cardiaque, salle de bain PMR (Personne à mobilité réduite) ou encore petite cuisine pour les soignants, difficile d’imaginer que cette chambre se trouve dans un établissement scolaire. Le mannequin, lui, est presque intimidant. Contrôlé par un formateur grâce à un ordinateur et un micro dans une salle annexe, il peut cligner des yeux, parler, « respirer », tousser et même… faire un arrêt cardiaque. « Cela permet d’aider les jeunes à être plus à l’aise et moins impressionnés lors des premiers stages », indique Cyril Guillet, directeur du centre de formation. Le mannequin, conçu initialement pour les étudiants infirmiers, peut recevoir une perfusion, une trachéotomie, une stomie, et changer d’apparence en fonction du public étudié grâce à des perruques et des parties du corps amovibles.

Une première 
dans la Vienne

La salle est entièrement modulable et permet de suivre 
« cinq à six scénarios » adaptés aux compétences des étudiants. « En début d’année, on fait beaucoup d’aide à la personne comme accompagner le patient à se positionner sur un bassin. Cela évolue au fil de l’année. On aborde l’hygiène, des situations complexes comme un patient qui serait agité, explique la formatrice Hellen Moine. En septembre, on a travaillé sur la présentation au patient lorsque l’on rentre dans une chambre et les étudiants ont appris à prendre la tension. » « Au-delà de l’aspect technique, on travaille l’aspect relationnel », poursuit Damien Dauger, également formateur. Chaque session, de dix minutes maximum, est filmée puis visionnée en cas de besoin. Meral, elle, est ravie de ce nouveau dispositif. « C’est beaucoup plus formateur. Le mannequin nous répond, on sait où aller. On est dans une vraie immersion et plus dans des jeux de rôle comme ce que l’on pouvait faire avant. » 
Première du genre dans la Vienne, cette salle de simulation a bénéficié d’une aide de la Région à hauteur de 
122 805€. Un véritable coup de pouce pour ces secteurs en tension.

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