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Avec un taux de chômage atteignant 19,3% au troisième trimestre 2024, les 15-24 ans sont surreprésentés dans les statistiques de l’Insee. Régulièrement victime de préjugés, la génération Z se distingue de ses aînées par son rapport au travail mais pas par sa motivation.
Début décembre, 80 jeunes ont participé à Poitiers au Youzful Job Dating organisé par le Crédit agricole et l’entreprise Wizbii. Les douze entreprises présentes ont réalisé 168 entretiens. Travailler, les jeunes de 18 à 30 ans n’attendent que ça. Loin de l’image d’une génération Z présentée comme paresseuse et désintéressée du monde de l’entreprise. La France comptait 2,3 millions de demandeurs d’emploi au dernier trimestre 2024. Un résultat en légère hausse qui a notamment bondi de 1,8 point pour les 15-24 ans, atteignant ainsi 19,7%. Disparité des opportunités, décalage entre compétences acquises et exigences du marché du travail ou encore manque d’expérience et secteurs bouchés... Les facteurs sont multiples.
A Poitiers, Marie Clique, responsable d’agence pour l’entreprise O2 le reconnaît, « les jeunes veulent bosser » mais quelques obstacles se dressent sur leur chemin. C’est notamment le cas du permis de conduire. « Ils sont de moins en moins mobiles et cela peut poser des soucis en fonction du poste recherché. C’est un problème pour la garde d’enfants par exemple. » Les candidats ont également certaines demandes pouvant déstabiliser l’employeur. « Ils sont plus exigeants que leurs aînés en ce qui concerne les horaires et les vacances par exemple. On sent une différence avec les générations précédentes », poursuit Auxane Diot, chargée de recrutement pour McDonald’s.
Etre épanoui dans son travail
« Au-delà du poste, il faut que l’entreprise ait des valeurs », constate Martin Pasquereau, chargé de communication pour le Crédit agricole. A 20 ans, Hélène cherche un job dans la restauration depuis trois mois. Extrêmement motivée, elle se dit prête à accepter n’importe quel emploi… ou presque. « J’ai travaillé dans des entreprises qui se contentaient d’exploiter leurs employés. Je ne veux plus de ça. » L’épanouissement dans son travail semble être primordial pour cette nouvelle génération de travailleurs. Plus expérimentée, Julia, 27 ans, se dit préoccupée par « le bien-être et la santé » et a donc décidé de créer sa propre microentreprise. La jeune femme fait particulièrement attention au turn-over dans les entreprises, qu’elle considère comme l’un des principaux « red flags » (drapeaux rouges).
De plus en plus nombreux à détenir un diplôme supérieur à la licence, les jeunes candidats sont également plus exigeants en ce qui concerne la rémunération. C’est le cas de Léa, 25 ans, qui a fini ses études en septembre. « Je cherche un poste de commerciale mais je peux aussi travailler dans les ressources humaines pour accumuler de l’expérience. Je voudrais un salaire décent. J’ai récemment refusé poliment une proposition à 1 600€ bruts. » Si cette nouvelle génération de travailleurs déstabilise les recruteurs, elle devrait profondément modifier le monde du travail dans les années à venir, qui seront marquées par des départs en retraite massifs.
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