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Souvent utilisé lorsqu’on évoque la conciliation entre vies professionnelle et personnelle, le terme de charge mentale désigne aussi le trop-plein d’activités dans son quotidien de salarié ou de dirigeant. Laurence Thomas-Loiseleur et Michel Abitteboul donnent des pistes pour l’alléger.
C’est une première ! L’institut Ifop et l’Agence RSE News ont publié fin 2024 les résultats du premier baromètre de la charge mentale des femmes salariées. Résultat : si 77% d’entre elles se disent satisfaites de leur vie professionnelle (81% de leur vie personnelle), elles sont 73% à éprouver au quotidien une charge mentale élevée. 40% se sentent même dépassées, au point que beaucoup d’entre elles renonceraient à davantage de responsabilités. « Mais la charge mentale ne concerne pas que les femmes, elle n’est pas genrée ! », précise Laurence Thomas-Loiseleur.
Humour et autodérision
Avec le consultant et conférencier Michel Abbiteboul, la coach professionnelle -et chroniqueuse régulière du 7- co-signe une « boîte à outils pour prévenir la charge mentale », aux éditions Dunod. Un ouvrage pratique en 6 dossiers, 60 clés et illustré de très nombreux dessins signés Laurence Elcé. Il vaut parfois mieux un dessin... « Dans cet ouvrage pratique, nous avons mis beaucoup d’éléments autour de la notion de prendre le temps, d’ouvrir et de fermer sa journée, de faire des listes de tâches prioritaires et d’autres qui ne le sont pas... Cela concerne tout le monde, du dirigeant au salarié, en passant par le cadre qui est, lui, entre le marteau et l’enclume. » Un exemple ? A la page 74, les auteurs amènent par exemple à « se désidentifier de la charge mentale ». « Au-delà de la réalité factuelle des tâches qui nous incombent, la charge mentale tient en grande partie à la représentation que nous entretenons de la réalité : celle des tâches en question, des enjeux qui y sont associés et surtout de nous-mêmes dans notre mission à les réaliser. » Laurence Thomas-Loiseleur et Michel Abitteboul proposent une méthodologie en quatre étapes : repérer l’inconfort, reconnaître la construction mentale, se détacher des généralités (« toujours », « jamais »...) et, enfin, « construire une représentation de soi autour d’un contre-exemple ». NB : « se voir faire ce qu’on est en train de faire suppose une bonne dose d’humour et d’autodérision, antidotes à la mauvaise foi et à l’autocomplaisance. »
Eviter le burn-out
Très concrète, cette boîte à outils redonne « du pouvoir d’agir » aux dirigeants et salariés. « Tout n’est pas de la faute des autres, chacun a sa responsabilité et peut changer des choses dans son organisation, appuie Laurence Thomas-Loiseleur. Par exemple, faire une to-do-list réaliste n’est pas quelque chose d’imposé de l’extérieur, par un patron. » Trois facteurs essentiels sont scrutés : la charge, le soutien social et la latitude décisionnelle.
Le sujet est d’autant plus brûlant que l’épuisement professionnel progresse. D’après une enquête de l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises, 34% des salariés français seraient en burn-out, dont 13% en burn-out qualifié de « sévère ». Cela représente plus de 2,5 millions de personnes. Il n’existe évidemment pas une réponse ultime, mais de multiples pistes pour « retrouver de l’espace mental (cognitif, émotionnel) et de l’estime de soi ».
La boîte à outils pour prévenir la charge mentale - Laurence Thomas-Loiseleur - Michel Abitteboul et Laurence Elcé - éditions Dunod - 192 pages - 26,5€.
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