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À l’occasion de la journée nationale de la reconversion professionnelle, la CCI de la Vienne a organisé en novembre dernier un brunch dédié au sujet. Employés et organisations reviennent sur cette pratique qui séduit un nombre croissant de travailleurs.
La pression des résultats et le quotidien de commercial fait d’itinérance ont poussé Christophe à repenser sa vie professionnelle. Après une période de remise en question, durant laquelle il occupait un emploi dans un centre d’appel, l’ex-animateur de dégustation s’est tourné vers différents organismes pour assurer sa reconversion professionnelle. « Avec mon Compte personnel de formation, j’ai pu financer un bilan de compétences qui m’a conforté dans l’idée de me tourner vers la transmission. Transitions Pro a financé ma formation, un bac+2 de huit mois, à l’Afpa de Châtellerault, ainsi que ma rémunération pendant cette période. » Plusieurs stages dans des établissements de formation de la Vienne, dont la Maison de la Formation, ont permis à Christophe de confirmer son attrait pour l’enseignement. À peine son cursus terminé, il est déjà sollicité pour rejoindre l’établissement où il avait été stagiaire quelques mois plus tôt. Le voilà désormais formateur pour la troisième rentrée devant des élèves de bac pro commerce et de BTS. La reconversion suscite de nombreuses appréhensions, notamment chez les salariés qui craignent de ne plus retrouver d’emploi en raison de leur âge. « Des histoires comme celle de Christophe ne sont pas isolées. Des structures et des moyens d’actions existent pour prendre un nouveau départ professionnel », rassure Marine Nonnet, conseillère formation à la CCI de la Vienne.
Une mutation des procédés de travail
Néanmoins, les salariés âgés de 40 à 50 ans, ayant passé une partie de leur carrière dans le secteur tertiaire, ont montré un intérêt particulier pour la reconversion. « Chez ces personnes-là, il y a une quête de sens qui se traduit par un intérêt pour les métiers manuels. Nous le remarquons sur le salon et dans nos agences », souligne Sarah Boukhennoufa, conseillère à France Travail.
Autrefois perçue comme un choix risqué, la reconversion professionnelle séduit aujourd’hui un nombre croissant de salariés. En 2015, 33% des d’entre eux souhaitaient changer de métier ou d’orientation professionnelle. Ce taux est monté jusqu’à 47% en 2021(*). Cette augmentation se justifie par une remise en question généralisée. La crise sanitaire a considérablement accentué le phénomène.
(*)France Compétences, étude conduite début 2021 sur les reconversions réalisées au cours des cinq années précédentes.
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