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Malgré un contexte économique incertain, l’apprentissage continue d’attirer les jeunes en quête d’excellence. A l’image de Zoé Arnault. La technicienne cycle au parcours remarquable a été lauréate des Olympiades régionales des métiers à Bordeaux.
Elle est comme un poisson dans l’eau dans les couloirs du Campus des métiers de Saint-Benoît, qui l’a accueillie pendant un an. Après une licence en écologie biologie et un master en ingénierie écologique, Zoé Arnault, 29 ans, a fait le choix étonnant de se consacrer au vélo en intégrant la formation de conseiller technique cycles. Pourquoi le vélo ? Une évidence. Le joyeux mélange entre écologie, autonomie et économie l’a séduite. « J’en fais régulièrement depuis dix ans. Je n’ai pas de voiture. C’est avant tout un choix économique mais pas seulement. Le bus n’est pas cher mais on est moins libre que sur un vélo que l’on peut prendre quand on veut. Et puis une fois qu’on y a pris goût, on n’a pas vraiment envie de revenir à autre chose », confie la jeune femme. Celle qui ne s’arrête jamais de pédaler malgré le froid a voulu étoffer ses compétences et être utile. « Je pense que je manquais de concret avec mon master. J’ai donc voulu me spécialiser dans une compétence manuelle que je pourrais mettre au service des gens. » Car se sentir utile est une priorité pour Zoé, qui a été animatrice au sein de l’association L’Accorderie, à Poitiers. La formation de technicien cycle s’est ensuite imposée d’elle-même. « Un ami d’ami l’avait suivie et le fait qu’elle dure douze mois entiers me plaisait. On a le temps d’apprendre, d’approfondir. »
Valider ses compétences
Pendant un an, Zoé s’est formée à l’entretien et à la réparation de cycles dans le but -très concret- d’orienter les clients sur le choix du vélo, de ses équipements et d’en assurer le bon fonctionnement. Montages personnalisés, préparation, établissement de diagnostics... Le cursus est complet et prisé par de nombreuses personnes qui, comme elle, « avaient fait des choses avant ». Au bout de « sept-huit mois de formation », Zoé a pu se rendre à Bordeaux pour participer aux Olympiades régionales des métiers… et n’est pas revenue les mains vides. A la clé, une médaille d’or dans la catégorie vélo à assistance électrique et « beaucoup d’expérience ». « C’était très intense. Les épreuves sont une bonne façon de s’entraîner. On peut voir où l’on en est et ce qui nous manque dans un contexte sympa. » Passionnée et toujours prête à aider ses amis qui auraient « un problème de freins », Zoé déplore malgré tout le faible taux de femmes dans le milieu de l’artisanat. « C’est dommage, il faudrait qu’il y en ait plus, tout comme il y a peu d’hommes en fleuristerie ou en coiffure. Je pense qu’il y avait un peu de cela dans ma volonté de participer aux Olympiades. Montrer que l’on peut être une meuf et être meilleure en méca » Désormais titulaire de son titre professionnel de conseillère technique cycles, Zoé répare des vélos et s’essaie à la peinture et à la soudure, en attendant la fin de « la saison creuse » pour intégrer une entreprise poitevine.
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