2025 sous le signe de l’incertitude

Dans la Vienne comme ailleurs, les indicateurs économiques sont passés en 2024 du vert à l’orange, avec notamment une hausse du nombre de défaillances d’entreprises. Et la situation politique incertaine à l’échelle nationale n’incite pas à l’optimisme.

Arnault Varanne

Le7.info

A fin septembre 2024, le taux de chômage dans la Vienne s’établissait à 6,4%, soit 0,2 point de plus qu’en juin. Rien d’inquiétant à ce stade, mais la hausse de 3,1% du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A sur un an incite à la vigilance. Et pour cause, un autre indicateur plus alarmant ne laisse d’inquiéter les milieux économiques. Au 31 octobre 2024, 175 entreprises ont été liquidées et le nombre d’ouvertures de procédures collectives a bondi de 62% dans le même laps de temps. « On le constate dans notre secteur, témoigne Karine Desroses, présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne. Lors d’un petit-déjeuner à la Banque de France en septembre, le président du tribunal de commerce nous avait déjà annoncé que les défaillances atteignaient celles de 2019... »

« C’est une vraie 
catastrophe ! »

Un gouvernement Bayrou en sursis, le brouillard épais autour du budget 2025, les derniers effets de l’inflation, le contexte international (guerres, élection de Donald Trump...) ou encore le remboursement des prêts garantis par l’Etat sont autant d’explications du ralentissement sur le terrain. Certains secteurs souffrent plus que d’autres. Le bâtiment figure au premier rang. « C’est une vraie catastrophe ! », 
soupire Karine Desroses. La baisse des taux d’intérêt amorcée depuis quelques mois n’a pas encore produit d’effets tangibles sur les mises en chantier. Et l’effort demandé aux collectivités de réduction de leurs budgets devrait hélas impacter les projets donc le tissu économique par « ruissellement ». « Cela fait quelques mois voire deux ans que le secteur est très malmené, analyse Catherine Lathus, directrice générale de Moreau-Lathus, à Iteuil. Les augmentations de taux antérieures et le manque de politique volontariste créent des difficultés. Nous avons des cycles de production longs. »

La transmission, 
sujet chaud

La présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne appelle cependant les chefs d’entreprise à « ne pas sombrer dans le marasme » et à « rester connectés les uns aux autres ». Et ce en dépit de « bizarreries ». Car si l’activité ne s’oriente pas forcément à la hausse, « il existe encore beaucoup de tensions sur les recrutements, surtout quand on recherche des compétences spécifiques ». 
Du conjoncturel au structurel, il n’y a qu’un pas... Et les chambres consulaires sont à la tâche sur un autre volet essentiel : la transmission d’entreprise. « Sur les 21 000 établissements de la Vienne ressortissants de la chambre, les dirigeants de 7 000 d’entre eux ont plus de 55 ans. C’est le cas de 391 entreprises de plus de 10 salariés, représentant 14 500 emplois. Ce n’est donc pas un petit sujet », appuie Catherine Lathus.

À lire aussi ...