Mamans solos, 
fêtes en demi-teinte

A la suite d’une séparation, de la perte d’un conjoint ou, dans de rares cas, par choix, un quart des familles de la Vienne sont monoparentales. Pour ces dernières, les fêtes de Noël ont parfois un goût amer et se transforment en véritables charges mentale et financière.

Charlotte Cresson

Le7.info

A La Puye, Margaux, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, ont déjà commencé à décorer la maison pour les fêtes. Marie-Christine, leur maman, redoute cette période particulièrement délicate pour la maman solo. Difficile en effet de profiter de Noël pour les familles au budget serré et bien souvent isolées. Cette année, Marylin Pruvrel, également mère isolée, fêtera Noël avec un ami proche, à défaut d’être avec sa petite fille de 6 ans, chez son père pour l’occasion. 
« C’est le deuxième Noël que je vais passer sans être en famille. Pour certaines personnes, cette période est très compliquée et porte énormément de charges émotionnelles ou financières », confie la présidente de Parents Solos 86. Marie-Christine, elle, sera entourée de ses enfants et de sa famille proche. Un cadre chaleureux pour cette adhérente de l’association après un dernier réveillon à trois. « Le papa habite loin, cela fait quatre années de suite que les fêtes se font sans lui. Je me suis récemment rapprochée de mes parents, de ma sœur et de mon beau-frère. Cette année, nous irons chez ma petite sœur », explique la jeune maman. 


Des charges émotionnelles et financières

Achats d’occasion ou à petits prix, tous les moyens sont bons pour gâter ses enfants malgré un budget réduit. 
« Aujourd’hui, 40% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté », indique Marylin Pruvrel. Une situation précaire qui nécessite de faire quelques sacrifices. « J’ai récemment retrouvé un travail, alors cette année ce sera un peu plus simple d’offrir à mes enfants ce qu’ils souhaitent », confesse Marie-Christine. Sentiment très fort, la culpabilité est également parfois difficile à gérer. « Les enfants me racontent notamment avec envie ce que leurs copains ont eu. Je leur réponds que notre situation est différente puisque je suis toute seule. » « On est considérées comme « hors norme » alors qu’il y a de plus en plus de familles monoparentales », ajoute Marylin Pruvrel. Depuis 2019, l’association poitevine Parents Solos 86 aide ses adhérents à déculpabiliser mais aussi à recréer du lien social grâce à de nombreuses activités et des groupes de parole. Samedi, quelque deux cents parents et enfants pourront profiter d’une gratiferia spéciale Noël et se retrouveront autour d’un goûter pour profiter des fêtes et ainsi rompre l’isolement. 


Plus de renseignements sur parentssolos86.fr.

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