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Diplômée de l’Ecole d’arts appliqués de Poitiers, Aurélie Mongiatti a créé AM Esquisse en 2013 et accompagne depuis lors particuliers, dirigeants d’entreprise ou commerçants dans leurs projets d’aménagement et de décoration. Pourquoi faire appel à un architecte d’intérieur ? C’est la question du jour…
Quels arguments met-on en avant pour convaincre un particulier de faire appel aux services d’un(e) architecte d’intérieur ?
« S’adresser à un architecte d’intérieur, c’est placer sa confiance dans un professionnel de l’accompagnement durable, capable de façonner un intérieur qui saura épouser les envies, les besoins et refléter la personnalité du client. Cette personnalisation-là est pour moi une obsession, qui se décline aussi bien dans la proposition de meubles sur mesure que dans des conseils pour bien délimiter les espaces, gagner en fonctionnalité, bien associer couleurs et matériaux. Le sel de ce métier est de soumettre des idées sans les imposer, de les confronter avec celles des personnes qui font appel à nous et de trouver la meilleure alchimie possible. La finalité suprême de cet échange, c’est que le client se sente bien chez lui. Après tout, c’est la seule chose qui compte. »
Vous avez prononcé le mot « fonctionnalité ». L’optimisation de l’espace est-elle une priorité de l’aménagement intérieur aujourd’hui ?
« Elle arrive en tête des demandes. Je suis souvent sollicitée pour repenser les volumes, redonner une fonction à des mètres carrés perdus, abattre une cloison, en recréer une autre… Les envies d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que celles d’il y a quinze ou vingt ans. Les modes de vie eux-mêmes ont changé. Prenez l’exemple de la période Covid et du développement du télétravail. La nécessité de trouver un espace dédié à cette nouvelle pratique professionnelle s’est imposée. Une chambre revisitée, un fond de salon au volume redessiné, une sous-pente d’escalier apprivoisée… Les besoins en réagencement et en gain de place ont explosé. Et la tendance s’est confirmée avec le temps. »
Que pensez-vous des émissions TV dédiées à l’amélioration de l’habitat ? Font-elles réellement la promotion de la profession ?
« Les premières, comme Déco, avec Valérie Damidot, ont eu le mérite de démocratiser l’art du changement, de la rénovation, de la modernisation. Elles ont sans doute éveillé des vocations et contribué à créer un fort engouement pour le logement-cocooning, l’habitat-plaisir. Leur gros défaut a été, selon moi, de laisser croire aux gens que donner vie à ses rêves était chose facile. Or, ça n’a rien de facile. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le soutien d’un architecte d’intérieur est essentiel. Tout, dans le processus d’aménagement, doit être mûrement pensé, notifié, répondre à un vrai cahier des charges qu’il convient de parfaitement définir et à un plan de travail qu’il faut suivre à la lettre. Après, la déco, c’est autre chose. »
En quoi est-ce « autre chose » ?
« La décoration relève davantage de l’inspiration que de l’agencement proprement dit. Elle respecte moins de codes, découle d’une démarche plus instinctive. Si j’interviens régulièrement comme maître d’œuvre pour la réalisation et le suivi de l’ensemble des travaux d’aménagement, il m’arrive aussi de jouer les coaches déco. Dans ce domaine, les gens sont souvent plus hésitants sur leurs envies et leurs attentes. Repenser les volumes, créer une nouvelle pièce ou un coin « eau », ça les inspire. Associer les bonnes couleurs, choisir le bon éclairage, oser l’alchimie du vintage et du moderne, c’est plus difficile. Les aider à trouver le bon chemin fait aussi partie des qualités d’un bon architecte d’intérieur. »
Aurélie Mongiatti - AM Esquisse - 17, rue des Fontaines à Roches-Prémarie-Andillé 06 82 48 97 87 - am-esquisse.fr.
Elle vous déconseille…
Les plinthes en carrelage ou en bois reprenant le carrelage et le bois du sol. « Ces plinthes, je les peins de la même couleur que celle des murs. C’est esthétique et, en plus, ça augmente l’effet de hauteur sous plafond et de volume global de la pièce. »
Les rideaux taillés trop court et qui ne caressent même pas le sol. Son choix préférentiel ? L’effet cassé, plus douillet, moins strict, d’un tissu recouvrant très légèrement, d’un ou deux centimètres, le plancher.
Les carrelages sombres, noirs, gris… auxquels elle préfère le beige, l’écru, l’effet pierre, le travertin. Préférences également accordées au bois, massif et/ou contrecollé, au PVC imitation bois ou encore au béton ciré, même s’il est réputé fragile.
La surabondance de meubles dans les grands espaces. C’est tout sauf chic. « L’ère du minimalisme ne s’est pas encore éteinte, confirme Aurélie Mongiatti. L’équation à résoudre, c’est de savoir personnaliser sans surcharger. » A méditer…
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