
Hier
100 millions ! sans prétention
Dans 100 millions !, Nath Dumont s’appuie sur le personnage d’un ouvrier syndicaliste devenu millionnaire pour interroger le poids des convictions face à l’argent. Sans rien révolutionner.
Hier après-midi, au bureau de poste. Drôle de situation : un petit monsieur, à la fois tout timide et très déterminé, juste devant moi dans la file d’attente. Lorsque son tour arrive, il demande simplement à la dame derrière le comptoir comment obtenir un bottin téléphonique. Il vient de s’installer ici et voudrait bien avoir un exemplaire. Et il a beau reformuler sa demande de toutes les manières, avec courtoisie et patience, la dame derrière le comptoir le regarde sans bien comprendre de quoi il est question. D’ailleurs, il semble qu’elle ait décidé que le bottin téléphonique n’est plus édité. Eh non, ça ne se fait plus, ça n’existe plus… D’ailleurs, à quoi ça servirait ? On trouve tout sur Internet, mon bon monsieur. A propos, lui suggère sa collègue, on pourrait regarder sur Internet pour savoir s’il est vraiment impossible de s’en procurer un en 2024. Sans conviction, la première dame pianote sur son ordinateur. Le petit Monsieur reste planté là. Une bonne minute plus tard, l’une des dames lève les yeux : la dernière édition a été publiée fin 2023. Mais alors comment se le procurer ? Et les voilà replongées dans leur écran.
Le petit monsieur essaie néanmoins de leur expliquer qu’il en aurait besoin maintenant. Sans vouloir les offenser, et si ça ne les ennuie pas de l’écouter. Et il attend patiemment. C’est drôle, tout de même, cette histoire de bottin téléphonique. Alors que je ne m’en sers jamais, je suis convaincue d’avoir au moins les trois dernières éditions dans le tiroir de mon buffet. La situation est vraiment ubuesque.
Alors je me lance et je propose : « Monsieur, si vous le souhaitez, je peux aller chercher mon bottin et vous le donner ! ». Cela doit lui sembler tellement incongru qu’il n’entend pas, espérant sûrement une réponse qui viendrait plutôt des dames de la Poste. L’une des dames lève la tête, d’un air surpris et agacé. Comme stupéfaite qu’une solution puisse finalement exister, alors qu’elle s’employait à démontrer que non.
Quelques minutes plus tard, le précieux bottin est entre les mains du petit monsieur, rayonnant. Les dames du guichet ont replongé derrière leur ordinateur, satisfaites apparemment. Et moi je suis ravie d’avoir joué à la fée Clochette. Alors, vous aussi, cette semaine, soyez rare. Bousculez les convictions de vos interlocuteurs et démontrez-leur simplement que tout est possible, avec le cœur… Belle journée à vous et choisissez d’être heureux !
Version audio : https://audmns.com/QcUJSTO.
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