Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Petit matin bousculé, vous êtes parti un peu vite, pressé par le temps... Et à peine arrivé au bureau, ou là où vous étiez attendu, vous vous apercevez avec consternation que vous avez oublié l’essentiel : le téléphone sur le buffet ! Comment faire pour trouver le code d’accès à l’immeuble et me rendre à mon rendez-vous ?
Voilà, aujourd’hui, je voudrais vous parler de ce moment « juste avant » : juste avant de partir, juste avant de se lancer, d’y aller sans hésiter… Ce temps suspendu qu’on peut se donner (ou pas… !). Ce moment de transition entre deux états, où il se passe quelque chose d’à la fois absolument anodin et de totalement irrémédiable, finalement extrêmement intense et comme porteur de toute la suite de l’histoire. Cet espace avant le plongeon du nageur, avant le départ du sprinter, là où l’on prend son élan pour réussir, physiquement mais aussi mentalement et émotionnellement.
Cette même idée est venue à moi hier matin, dans ma voiture, alors que j’écoutais une chronique radio qui présentait l’un des CD d’Elsa Dreisig, jeune chanteuse lyrique. Le disque en question s’intitule Morgen. Le matin, en allemand. L’aube de tous les possibles… Et il s’ouvre sur cette magnifique « Invitation au voyage » de Baudelaire : « Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur, D’aller là-bas vivre ensemble !, Aimer à loisir, Aimer et mourir, Au pays qui te ressemble… Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. » Nouvelle magnifique allusion à cet espace juste avant de décider, juste pour imaginer comme ce sera bien, une fois qu’on y sera. Simplement visualiser ce que l’on souhaite, et puis vivre simplement ce qui est là, pleinement, intensément. Un peu comme lorsque l’on prend quelques minutes pour soi le matin, pour méditer avant de se lancer dans sa journée.
Juste avant de parler, de dire sa colère, ou son amour… Une petite seconde d’avance, un espace de respiration, un instant bonus, celui qui fait toute la différence parce qu’il nous permet d’être « aux commandes », de choisir pour nous-mêmes.
Et vous, cette semaine, comment pourriez-vous explorer le « juste avant » ? Vous donner cet espace avant de vous lancer, juste une respiration pour vous… ? Très belle journée à vous et choisissez d’être heureux !
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