A 21 ans, Enzo Colella a le métier de poissonnier chevillé au corps. Sacré meilleur apprenti de Nouvelle-Aquitaine depuis quelques semaines, ce jeune Montmorillonnais conseille avec passion les clients du centre commercial qui l’emploie jusqu’à la fin de son cursus.
Son titre est ostensiblement affiché sur l’étal de la poissonnerie de Leclerc, à Montmorillon. En mai dernier, Enzo Colella a décroché la médaille d’or du concours de Meilleur Apprenti de Nouvelle-Aquitaine. Alors autant que ça se sache !
« C’est une marque de confiance pour les clients. Ce certificat montre que je sais de quoi je parle. » Surtout qu’il a dû cravacher pour l’obtenir. D’abord avec une épreuve écrite : nom latin des poissons, zone de pêche, saisonnalité, traçabilité… Ensuite avec la préparation d’un plateau de fruits de mer en moins de quarante-cinq minutes, suivie d’une démonstration de filetage. Et pour finir, il lui a fallu présenter une belle assiette de rillettes de maquereau en mode traiteur.
Enzo a remis le couvert la semaine dernière, le temps de ses examens finaux au Centre de formation des apprentis de La Teste-de-Bush, en Gironde. Il devrait obtenir son bac professionnel poissonnier-écailler-traiteur haut la main. Les diplômes, il les collectionne. A 21 ans, le Montmorillonnais est déjà titulaire d’un CAP en commerce et d’un autre bac pro de technicien en vente. Son alternance, il l’avait déjà effectuée en poissonnerie dans le centre commercial de sa ville. C’est là qu’il a eu le déclic. « J’ai vraiment adoré cette expérience. On peut dire que je suis tombé amoureux d’un métier que je ne connaissais pas vraiment jusque-là. »
Passionné par
le monde marin
L’ambiance de la criée, tôt le matin, a quelque chose de particulier. Enzo a vu tout cela à La Rochelle et Arcachon. Il est aussi monté sur un chalutier pour comprendre ce mode de pêche. De quoi confirmer une appétence pour le monde marin, apparue très tôt. « Petit, je regardais beaucoup de reportages animaliers sur la biodiversité des fonds marins. On n’a pas encore tout exploré, ça reste mystérieux. » Aujourd’hui, Enzo prend beaucoup de plaisir à conseiller les clients qui passent devant son étal, sur une espèce méconnue ou la façon de la cuisiner. « Ils me demandent des poissons qui correspondent à leurs goûts. Certains sont plus tatillons que d’autres. On s’échange parfois des recettes. » L’avenir ? Enzo le voit « au bord de la mer », dans le sud de la France. A la fin de son contrat le 31 août, il partira à Nice où un poste l’attend dans une entreprise artisanale. Mais dès la rentrée, il remontera à Paris pour représenter la région au concours national de Meilleur Apprenti de France. D’ici là, Enzo pourra continuer de s’entraîner sur les produits proposés sur son étal montmorillonnais.