Le denim sous toutes les coutures

Installée jusqu’à samedi dans la boutique éphémère de la rue des Grandes-Ecoles, à Poitiers, Anaïs Mainard crée des vêtements et accessoires à partir de jeans upcyclés. Un moyen pour elle de faire un pied de nez à la « monstruosité écologique de la mode ».

Charlotte Cresson

Le7.info

Du jean, du jean et… encore du jean. Dans l’atelier d’Anaïs Mainard, temporairement installé dans la boutique éphémère de la rue des Grandes-Ecoles, à Poitiers, le denim est roi. Créatrice de l’enseigne Kalyâme, la Niortaise d’origine est désormais établie à Celle-Lévescault où elle confectionne de nombreuses créations presque exclusivement à partir de cette matière. « Le jean est unisexe, intemporel et la matière est très polluante à produire », explique l’entrepreneuse. Un mot d’ordre : l’upcycling, autrement dit « valoriser un produit destiné à être jeté ». Dans sa démarche écologique, Anaïs Mainard collabore avec l’entreprise Origin de Vouneuil-sous-Biard. Elle y récupère des tissus et vêtements abîmés et reçoit aussi des dons de particuliers. « L’an dernier j’ai collecté près de 150kg de jeans. » 
La créatrice transforme ensuite ces vêtements, destinés à être jetés, en vestes, jupes, sacs, vestons et accessoires, de façon raisonnée. « L’idée n’est pas de recréer des produits dans le seul but de réutiliser le tissu. Il ne faut pas le sauver de la poubelle pour créer de la perte ensuite. Certaines pièces sont adaptables à toutes les tailles, les sangles des sacs peuvent se changer et de nombreuses créations sont faites sur mesure, à la demande », 
indique Anaïs. 


Un travail fastidieux

Installée depuis février 2023, la cheffe d’entreprise de 37 ans est une autodidacte. Cette ancienne commerciale s’est en effet prise de passion pour la couture et a essuyé « quelques ratés », avant de créer des lingettes démaquillantes et vendre ses créations. 
« Je me suis rendu compte de la monstruosité écologique de la mode et cela a impacté ma façon de créer. » Les étapes de la fabrication sont longues et fastidieuses. « Après avoir récupéré les jeans, il faut les laver puis découper et, enfin, assembler. Une veste, par exemple, me prend six heures mais certaines pièces peuvent nécessiter plusieurs semaines. » Tous les modèles produits par Kalyâme sont uniques. « La nappe de mamie que l’on ne veut pas réutiliser comme telle peut être cousue à l’intérieur d’un veston par exemple. Cela crée quelque chose de singulier. » Anaïs Mainard souhaite désormais donner plus de visibilité à Kalyâme, judicieusement nommée d’après la déesse hindoue de la reconstruction. Après avoir investi les locaux de la boutique éphémère poitevine, la créatrice vendra ses créations cet été à la Guinguette pictave. 


Plus de renseignements sur kalyame.fr et au 06 43 89 61 39. Jusqu’à samedi à la boutique éphémère, rue des Grandes-Écoles, à Poitiers et les 7 juillet, 4 août et 1er septembre à la Guinguette pictave.

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