La Tamiserie, une longévité unique

La dernière tamiserie artisanale de l’Hexagone a changé de propriétaire et d’adresse en janvier 2024. Depuis Châtellerault, Florian Houdmon entend perpétuer une tradition vieille de près de deux siècles.

Arnault Varanne

Le7.info

Les locaux sont vastes, lumineux et animés. Dans l’enceinte de l’Afpa, sur le site de la Manu, à Châtellerault, a atterri depuis janvier dernier la dernière tamiserie artisanale de France, reprise par un local de l’étape. Florian Houdmon a racheté l’entreprise artisanale à Marie-Annick Bruneau-Joubert, établie à Valdivienne, qui a porté le flambeau pendant près de vingt ans alors que La Tamiserie compte 174 ans au compteur de la vie ! Cette longévité force l’admiration et a séduit le Nantais d’origine, graphiste pendant dix-huit ans au service communication de la Ville de Châtellerault. « Depuis trois ans, je cherchais une nouvelle activité et je suis tombé par hasard sur la tamiserie en visitant une ferme... »

Retour aux sources

La petite graine semée sur l’exploitation de Senillé-Saint-Sauveur a germé, au point que Florian a retrouvé ses premières amours : le bois. « J’ai suivi une école d’ébénisterie à Rennes, avant de me tourner vers le design industriel, puis le graphisme. Retravailler de mes mains fait sens », insiste le père de famille. En quatre mois, le tamisier a déjà fabriqué un millier de spécimens de différentes tailles (15 à 50cm de diamètre) et aux toiles inox modulables en fonction des secteurs d’activité. Les professionnels de l’agriculture, du bâtiment, des métiers de bouche ou encore de l’archéologie font partie de ses principaux clients. Mais il arrive que le néo-artisan reçoive des demandes insolites. Comme celle émanant de la compagnie chauvinoise de théâtre Le Loup qui zozote, désireuse de créer un spectacle avec des tamis symbolisant les astres.

En circuit court

Sur une année entière, La Tamiserie fabrique sur commande environ 3 000 pièces, le tout sans recours à des machines. 
« La centrale de Civaux peut s’arrêter, je pourrai continuer mon activité ! » Pour être préparés et assemblés, corps, battants, filets et toiles inox ne nécessitent qu’une visseuse sur batterie et du doigté. Les cercles en hêtre viennent d’Italie, les toiles inox de Belgique et des Pays-Bas... pour l’instant. Car l’entrepreneur a noué des contacts avec la société Giron, 100 ans d’activité à Châtellerault, spécialiste reconnu des toiles de criblage. Cette dimension « circuit court » plaît à Florian Houdmon, qui récupère ses cartons d’expédition auprès des Prairies de la Gartempe, à Vicq-sur-Gartempe, collecte ses chutes de bois pour allumer le feu... Ici, rien ne se perd, tout se perpétue.

Plus d’infos sur tamibois.fr. Contact : 06 73 93 04 12.

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