Axel Amiaud trace la route

Jusqu’au 25 août, le Confort moderne accueille Km 316, une exposition signée Axel Amiaud. Le jeune artiste plasticien formé à l’Ecole européenne supérieure de l’image de Poitiers y traque les indices d’une présence automobile dans les paysages de la Nationale 10.

Claire Brugier

Le7.info

Elle est là, le plus souvent on la devine mais on ne la voit pas. Pourtant, dans l’exposition Km 316, tout porte la trace de son passage, la marque de son omniprésente fugace. Elle, c’est l’automobile. Jusqu’au 
25 août, Axel Amiaud raconte sur les murs blancs de la galerie du Confort moderne la relation de cet « objet » avec la Nationale 10, à travers différents tableaux, photos ou panneaux souvent réalisés à partir de dessins vectoriels. Le saviez-vous ? « En 1895, la première course de vitesse automobile est passée à Poitiers, sur la Nationale 10. C’était le Paris-Bordeaux-Paris. » Vitesse moyenne :
20 km/h. « Puis, moins de dix 
ans après, en 1903, Marcel Renault s’est tué sur le 
Paris-Madrid et cet accident a sonné la fin des courses automobiles sur route ouverte. » 
Les bolides roulaient alors à 100km/h, voire 140km/h en vitesse de pointe. A peine le temps de les voir passer… 
« C’est incroyable tout ce que la voiture, et à travers elle la question de la recherche de vitesse, a drainé ! », s’étonne encore Axel. Lui-même, en s’inscrivant à l’Ecole européenne supérieure de l’image de Poitiers, croyait avoir définitivement bifurqué. Mais la voiture l’attendait au virage. Ou plutôt au Km 316, point d’étape poitevin du Paris-Madrid.

« Prendre le temps 
de regarder »

« J’ai grandi dans une famille passionnée par le sport automobile, ça a nourri plein de choses, explique le jeune artiste plasticien originaire de la région nantaise. J’ai toujours dessiné, beaucoup de voitures quand j’étais petit. Puis j’ai fait des études en design produit, toujours pour dessiner des voitures. » Poitiers a sonné le début d’une nouvelle ère, une immersion dans les beaux-arts. Le jeune homme a enfin arrêté de croquer les mécaniques. En troisième année, il a été de ceux qui ont créé le collectif Brasier. Mais en janvier 2023, diplômé et en résidence d’artiste à la Villa Bloch pour une durée de six mois, Axel a rechuté. Il a commencé par s’interroger sur « les routes et comment on traverse les paysages », puis ses recherches l’ont naturellement conduit vers la Nationale 10. Il l’a même descendue à vélo de Poitiers à Vivonne pour « prendre le temps de regarder cette chose qui va hyper vite ». 
Les bornes, les anciennes plaques de cocher ou encore les enseignes de restaurants routiers désertés mais aussi les vieilles cartes postales sont autant de « vestiges du passage de ces anciennes routes ». Et ce qui devait arriver arriva : « Je me suis remis à dessiner des voitures », sourit Axel. Comme ce détail de la Panhard & Levassor 4hp vainqueure de la première course, en 1895. « Je ne suis pas un historien, je recompose des souvenirs », 
précise l’artiste en résidence cette semaine au Grand Atelier, à Châtellerault.

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