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Afin de permettre aux élèves en commerce de toucher au plus près la réalité de leur avenir professionnel, le lycée Raoul-Mortier, à Montmorillon, a initié dans ses murs l’installation d’une véritable « galerie commerciale ».
Ce matin-là, les volets du café « Chez Raoul » sont fermés. La sonnerie de l’établissement a retenti et les élèves du lycée professionnel Raoul-Mortier, à Montmorillon, ont regagné les salles de classe. Sur le plateau partagé par les sections commerce et accompagnement, soins et services à la personne (ASSP), la « galerie commerciale » est déserte mais l’enfilade de trompe-l’œil plante le décor. Les fresques font office de vitrines, en adéquation avec les activités qui se trament derrière les murs : ici les bureaux des mini-entreprises, là un espace culturel et multimédia, plus loin un magasin de prêt-à-porter de seconde main -qui a ses propres comptes Leboncoin et Vinted !- et bientôt une boutique de custumisation textile… « L’idée est de créer un pôle réel de magasins gérés par les élèves, pour qu’ils soient véritablement acteurs de leur établissement, explique Cédric Raveleau, le professeur d’économie à l’initiative de ce projet original par son ampleur. Il est plus enrichissant pour eux d’être dans le concret plutôt que d’être assis tout le temps. Ils sont plus attentifs, ils ont plus envie de travailler et puis, pendant toute la phase de conception, ils voient déjà une partie du programme. » Et pas seulement en commerce : en maths pour réaliser les plans à l’échelle, en arts appliqués pour les maquettes, en français pour garnir l’espace culturel… A terme, Cédric Raveleau envisage aussi de développer le commerce en réalité virtuelle. Mais « financièrement, tout est conditionné à la taxe d’apprentissage que les entreprises reversent à l’établissement… », rappelle l’enseignant. En attendant, la méthode semble porter ses fruits puisque Raoul-Mortier, plusieurs fois lauréats du concours des mini-entreprises (avec le jeu Askip en best-seller), a été sacré cette année Meilleur lycée de France dans l’apprentissage de l’entrepreneuriat.
Le « Com 1 », une passerelle
La section commerce du lycée compte à ce jour 86 élèves (sur 274), du CAP équipier polyvalent du commerce (EPC) au Bac pro en trois ans… ou en un an, une originalité montmorillonnaise. Le « Com 1 » -il n’en existe que trois en France- accueille, par promotion de 12 maximum, des élèves ayant échoué au bac général ou titulaires d’un autre Bac pro. « L’objectif est qu’ils aient les meilleures notes possibles pour obtenir l’orientation qu’ils veulent sur Parcoursup. » Et les résultats sont là, témoigne Samuel, 20 ans. « J’ai échoué deux fois au bac général. Grâce au Com 1, j’ai la possibilité de repartir vers un BTS MCO (ndlr, management commercial opérationnel). » Idem pour Arthur, qui vient de Châteauroux comme d’autres d’Angoulême ou de Bordeaux.
A la rentrée, la section commerce s’enrichira d’une option sport. D’où le développement d’une ligne de vêtements sportifs siglés RM. Laquelle sera au cœur de la nouvelle boutique de la « galerie commerciale ». Dont le matériel est financé par les gains récoltés lors des concours des mini-entreprises… « Il y a une dynamique qui se crée. C’est un tout », résume Cédric Raveleau, soutenu par Catherine Alberti Viaud. « De plus en plus de jeunes manquent d’ambition, alors tout ce qui peut susciter leur intérêt…, note la proviseure. Et puis, en lycée professionnel, on peut sortir des formes classiques d’enseignement, on évalue avant tout des compétences. »
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jeudi 21 novembre