Hier
Le Regard de la semaine est signé Axel Brevière.
Cela fait maintenant deux semaines que je lui ai jeté mon dernier regard. Etais-je triste de la quitter ? Pas vraiment. Je sentais que le moment était venu et qu’il me fallait partir. En réalité, moi qui avais choisi d’aller en Norvège pour elle, je me suis souvent surpris à me promener aux alentours d’Oslo plutôt que de passer du temps à la découvrir. Malgré cela, elle sera toujours dans mon cœur.
Revenir en France m’a fait l’effet d’un retour à la case départ. J’ai retrouvé ma chambre si familière, les rues qui mènent à la mer et les habitants âgés qui peuplent ma ville. A mon arrivée, j’ai été accueilli par ma famille, très heureuse de me revoir. J’ai repris petit à petit mes marques et défait ma valise. Ça y est, me suis-je dit, je suis rentré. Je l’ai quittée pour de bon cette capitale. Elle m’aura offert un cadre pour appréhender l’expérience de vivre à l’étranger. Elle aura su me faire danser, me faire chanter, rire et même pleurer. Ce que j’ai partagé avec elle fut l’une des plus belles expériences de ma vie.
Vivre à l’étranger pour un temps fixe m’a forcé à m’extraire du confort qu’apporte une bonne série pour sortir par des temps glacials. En bref, c’est quand le temps m’est compté que je me rends compte ce à quoi je veux accorder de l’importance. Et là-bas en Norvège, ce n’étaient pas les cours que je poursuivais. C’étaient les rencontres, les sourires échangés à la caisse ou dans le métro, les discussions avec des inconnus, les balades entre amis, le sport avec les locaux et, par-dessus tout, le voyage. Ce long périple d’un semestre ne s’est pas restreint à Oslo. J’ai eu la chance d’explorer presque toutes les régions norvégiennes et de me perdre dans des montagnes enneigées, dans des champs en fleurs et même autour des fjords. Je me suis découvert des passions, j’ai tissé des liens et appris sur moi-même autant que sur le monde. Parce qu’au-delà de la nature, les mœurs et valeurs changent aussi. L’expérience à l’étranger permet de prendre du recul, relativiser et comparer notre cher pays souvent divisé.
Bien sûr, être loin de l’Hexagone peut s’avérer difficile à vivre… Je reconnais la chance que j’ai de ne pas avoir eu de problèmes majeurs. Toutefois, et tous les étudiants que j’ai rencontrés étaient du même avis, cette aventure fait immensément grandir, tant nous-même que dans notre relation au monde. Partir étudier à l’étranger est une chance, et même pour celles et ceux qui ne peuvent pas en profiter, je leur dirais d’essayer de voyager alternativement, plus longtemps et sans forcément partir très loin. Notre regard sur la vie et le monde qui nous entourent peut facilement en être bousculé.
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