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Le Poitevin Matthis Chotard s’apprête à tourner Une Journée ordinaire en auto-production, en attendant de voir aboutir d’autres projets de courts-métrages qu’il mène avec la société Kinémantis.
Bien que né à Angoulême, Matthis Chotard se considère désormais plus Poitevin que Charentais. Pour le jeune homme de 32 ans, débarqué en 2012 à Poitiers, il ne faisait aucun doute que son premier court-métrage, en auto-production, aurait pour décor une forêt de la Vienne. Mais des considérations pratiques en ont décidé autrement. Le tournage d’Une journée ordinaire, du 8 au 13 juillet, aura lieu en région parisienne, là où l’ancien étudiant en arts du spectacle a trouvé les comédiens et techniciens idoines. Le pitch ? « C’est l’histoire de Tom, un homme d’une quarantaine d’années, qui part à la chasse. Mais, bizarrement, il n’a pas l’air intéressé par la nature. La question est donc : qu’est-il vraiment venu chasser dans cette forêt ? », résume Matthis.
Dans le texte qui accompagnait la campagne Ulule de financement participatif du projet, le réalisateur en devenir donnait quelques indices sur la réponse, parmi lesquels les chiffres des victimes d’accidents de chasse, 82 en 2022-2023 selon l’Office français de la biodiversité…
« C’est en partant de cet état de fait que je me suis lancé dans la rédaction d’un scénario qui prendrait la forme d’une histoire dramatique, celle d’un homme, empreint de colère, perpétrant des actes moralement contestables. » Le message est clair, tout autant que les inspirations du passionné qui cite successivement Falling de Viggo Mortensen pour la scène d’introduction, Trois Jours et une vie de Nicolas Boukhrief pour l’ambiance forestière mais aussi Délivrance de John Boorman pour sa violence morale.
« Comme les grands »
Soucieux de proposer « un cinéma de genre, engagé mais surtout divertissant », Matthis confesse volontiers que les journées où il ne visionne pas un film sont rares. « Je pense cinéma, je respire cinéma, je mange cinéma ! », sourit-il. Et cette passion remonterait au Jurassic… Park s’entend. « Petit, j’étais fasciné par toutes ces histoires qu’on me racontait. Je crois que j’ai eu envie de faire rêver les gens comme on m’avait fait rêver. J’ai grandi avec le cinéma qui passait à la télé. La fac m’a apporté la culture de la Nouvelle Vague, de l’expressionnisme allemand, du cinéma soviétique… » Mais aussi l’occasion de stages pour des téléfilms et séries, comme L’Hôtel de la plage, saison 2.
« C’est passionnant de voir comment fonctionne tout ce petit monde, quel rôle a chacun, le machiniste, le régisseur, l’électro… le producteur aussi. »
Au sortir de la fac, Matthis s’est essayé à la réalisation avec des copains. « Chacun écrivait un scénario et on le réalisait ensemble. On essayait de faire un peu comme les « grands ». » Il a été lauréat du dispositif Talents en Court Nouvelle-Aquitaine en 2018-2019 avec un scénario intitulé Héritage, qui, dans sa version retravaillée, a récemment séduit la société de production parisienne Kinémantis.
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