SENS.ibles à la nature

Outre les bains de forêt et de nature, Bellinda et François Biget proposent des ateliers SENS.ibles à destination des personnes qui ne peuvent pas se déplacer aisément. Objectif : se reconnecter à la nature, donc à soi-même.

Claire Brugier

Le7.info

En 2019, lorsqu’ils ont créé Jardin Passion Nature (Le 7 n°489), Bellinda et François Biget ont d’abord proposé des 
« bains de forêt », laissant à la nature le qualificatif de thérapeute induit par « sylvothérapie » 
pour adopter celui de « facilitateurs d’expériences sensibles ». 
Presque cinq ans plus tard, rien n’a changé, ou plutôt si : ils ont imaginé « des ateliers répondant au même processus que les bains de forêt pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer ni aller en extérieur, notamment en Ehpad ». Si elles ne peuvent pas aller à la nature, Bellinda et François font en sorte que la nature vienne à elles. En pleine forêt, dans un parc, un jardin ou entre quatre murs, l’objectif reste donc le même : « s’autoriser à ressentir, à s’écouter », à travers des activités sensorielles et sensibles réalisées à partir de tous les trésors naturels qui se voient, se sentent, se touchent… D’où le nom des ateliers, 
SENS.ibles, où « comment l’extérieur vient nourrir l’intérieur ». Et ce quels que soient l’endroit ou la saison. Après tout, un parcours sensoriel pieds nus, cela peut s’installer partout !

Amoureuse des mots, Bellinda débute souvent ses interventions -une heure et demie à deux heures- par une chanson, un conte… pour permettre à chacun « d’entrer dans la séance » 
et d’être à l’écoute, des autres mais surtout de soi-même. Ces textes, choisis avec soin, parlent de nature, évidemment. « Il n’y a pas d’injonction. Je propose, je ne viens pas partager un savoir. » A chacun de trouver son chemin pour « se reconnecter à ses sensations, à ses émotions, à son ressenti ».

Se reconnecter ensemble

Au fil des séances, Bellinda observe les changements, comme cette dame, mutique lors des premières rencontres, qu’elle a récemment surprise en train de rire et de taquiner. « C’est incroyable, glisse celle qui a constaté la vertu singulière des ateliers collectifs. Il est possible ensemble de se reconnecter et c’est le Ensemble qui fait que je peux me dire que si l’autre arrive à créer ou à s’exprimer, moi aussi je peux le faire. Même chez des personnes qui ont des troubles de la mémoire, cela peut réveiller des souvenirs. Il y a un côté âme d’enfant qui revient, mais pas dans le sens d’infantilisation. » Juste un effet bien-être.


Les bien nommés ateliers 
SENS.ibles s’adressent aux résidents d’Ehpad -Bellinda en a déjà réalisé plus d’une soixantaine dans différents établissements de la Vienne-, mais aussi aux assistantes maternelles dans les relais et crèches, en présence des enfants. « Cela permet de se faire du bien au cœur d’une journée professionnelle », note Bellinda qui intervient par ailleurs dans les soins de support de la Ligue contre le cancer. Et tant pis si cela peut sembler naïf, elle rêve « d’amener des paillettes dans les yeux des personnes, de les reconnecter à l’essentiel ».

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