A quelques pas de la vérité

Mythe ou réalité ? Longtemps attribués à l’Organisation mondiale de la santé, les 10 000 pas par jour font aujourd’hui partie des objectifs de nombreux Français. Ce chiffre n’a pourtant aucune caution scientifique.

Charlotte Cresson

Le7.info

10 000 pas ! Objectif atteint. Aujourd’hui, les smartphones sont de fidèles alliés dans la quête de la forme physique. Les applications pour compter le nombre de pas sont nombreuses et un podomètre est très souvent inclus dans l’appareil. L’objectif reste le même : 
atteindre les fameux 10 000 pas quotidiens. L’origine de cette 
« injonction » plutôt surprenante remonte à 1964. « Pendant les Jeux olympiques de Tokyo, une entreprise japonaise de fabrication de podomètres avait lancé un slogan publicitaire qui incitait à faire 10 000 pas par jour. C’était un chiffre rond, facile à retenir et ça a fonctionné », 
explique Thomas Chassin, coordinateur Peps (Prescription d'exercice physique pour la santé) pour Sport santé 86. Ce chiffre, fixé arbitrairement pour des raisons marketing, n’a donc rien de scientifique et peut même avoir un effet néfaste sur le moral. « Cela génère beaucoup d’anxiété chez les personnes qui se fixent cet objectif sans y parvenir. » Et pour cause, la moyenne recommandée pour rester en bonne santé est en réalité « très en deçà ». 
« Autant de pas représentent environ 7km, ce qui est vraiment beaucoup. Effectuer entre 4 000 et 6 000 pas suffit. » Longtemps attribuée à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette recommandation n’apparaît plus sur la version occidentale du site qui conseille désormais « au moins 150 à 
300 minutes par semaine d’activité d’endurance intense à modérée ou 75 à 150 minutes d’intensité soutenue » pour les adultes de 18 à 64 ans. 


Une difficile sédentarité

Pratiquer une activité physique régulière est en effet notoirement bénéfique pour la santé. Au-delà de maintenir un poids corporel sain, elle prévient les risques de maladies cardiovasculaires, d’hypertension, de diabète ou encore d’accidents vasculaires cérébraux. Mais les populations, de plus en plus sédentaires, ne parviennent pas toujours à bouger suffisamment. « On considère que quelqu’un est sédentaire lorsqu’il reste assis ou allongé pendant plus de sept heures en dehors du temps de sommeil », précise Thomas Chassin. Le coordinateur Peps conseille de modifier certains comportements de la vie quotidienne, comme « aller au travail à vélo quand c’est possible ou descendre à l’arrêt de bus précédent pour ceux qui prennent les transports en commun ». Au travail, le spécialiste préconise également « de se lever pendant une minute toutes les heures et d’aller marcher un peu pendant la pause déjeuner ». 
Des petites astuces indispensables mais qui peinent à égaler l’efficacité de « trente minutes d’activité physique par jour cinq fois par semaine ».

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