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Instituts de beauté : encore un effet inflation
Catégories : Economie, Dossier Date : mardi 11 juin 2024Les instituts de beauté et autres centres de relaxation subissent toujours l’effet de la crise économique déclenchée par la guerre en Ukraine. Deux ans que ça dure. Mais le tableau n’est pas complètement noir.
Chantal Fernand prendra officiellement sa retraite en août 2024 après trente-neuf ans d’une carrière à rebondissements. Et la gérante de Beauté Energie, à Migné-Auxances, a d’une certaine manière hâte de tourner la page. « L’activité ? Elle est médiocre, souffle la co-présidente départementale de la Confédération nationale artisanale des instituts de beauté et spas (Cnaib). Trois de nos adhérentes ont fermé leur salon. Le pouvoir d’achat des clientes est en baisse depuis la guerre en Ukraine. A titre personnel, je ne fais plus d’épilations ni de soins traditionnels, mais même sur des prestations qui « chiffrent », on a du mal. Les gens privilégient les vacances et les week-ends, ce qui est normal. »
Chantal Fernand évoque au-delà la concurrence des auto-entrepreneurs, dont les frais de structure permettent de proposer des tarifs plus intéressants, et la tendance du « do it your self » née pendant le Covid et qui s’est prolongée. Pour autant, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. « Lors de la dernière réunion de la Cnaib, on a eu des témoignages d’adhérents pour lesquels ça marche du feu de Dieu. Tout ce qui tourne autour de la relaxation et des massages fonctionne. »
De nouvelles activités
A L’Oriental Hammam, on est plus nuancé. « On a du monde à l’institut mais beaucoup de clients viennent avec des bons cadeaux offerts à Noël, témoigne Yasmine El Badni, co-gérante du spa installé à Poitiers-Sud et fondé par son père Brahim, il y a dix-sept ans. Les gens attendent les promos pour venir à l’institut. Dans des activités de loisirs, beaucoup font le même constat. » Cela dit, L’Oriental Hammam et ses 8 collaboratrices ne se plaignent pas, même si après le Covid, « beaucoup de clients venaient plus régulièrement pour prendre soin d’eux. Là, les visites sont plus espacées. Tout est corrélé ».
A échelle macro-économique, si le chiffre d’affaires des instituts de beauté s’est contracté de 3% en 2023, selon le cabinet Xerfi, la « crise » a pressé les indépendants et les chaînes à se réinventer avec de nouvelles prestations. Le 24 mai dernier, les professionnels ont ainsi eu la satisfaction de voir que le décret autorisant l’épilation laser et à lumière pulsée (IPL) avait été promulgué. Reste à définir les contours de la formation requise. De quoi faire revenir plus de clientes vers les instituts ? Le secteur l’espère.
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