Le village et l’étincelle

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.

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Il y a presque un an, la France des villes se réveillait KO debout, à feu et à sang après une, puis deux, et même quatre nuits d’émeutes urbaines aussi violentes que la mort d’un ado de 17 ans 
(à Nanterre), fût-il délinquant. Poitiers et Châtellerault n’ont évidemment pas échappé au chaos ambiant. Services publics incendiés, boutiques pillées, voitures et poubelles cramées, tirs de mortier jetés en direction des policiers... Tout y est passé ou presque. Un an après, où en est-on ? Visiblement, les deux villes pansent encore leurs plaies à défaut de vraiment avoir tourné la page. Le commerce de toute une vie qui brûle, c’est plus que du matériel, c’est parfois une histoire familiale, souvent une unique source de revenus. D’où l’incompréhension d’une majorité d’habitants au sortir de cet épisode traumatique. Mais les débats sur la responsabilité des pouvoirs publics, le pouvoir des policiers ou encore l’autorité parentale sur des gamins de 13 ans n’ont pas été tranchés. Si bien que rien ne garantit aujourd’hui qu’un épisode similaire ne pourrait pas se reproduire. Si en Afrique, il faut tout un village pour élever un enfant, en France une étincelle suffit à embraser le « village ».

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