Hier
Unique en France, le Centre d’art contemporain Rurart, à Rouillé, essaie de rayonner toujours plus au niveau régional à travers le réseau Astre mais aussi, à partir de ce mois-ci, par le biais de formations à destination des enseignants en éducation socio-culturelle.
Des centres d’art contemporain, il en existe de toutes sortes. Mais des comme celui-là… Rurart est unique en son genre. Implanté en rase campagne -ou presque-, à quelques centaines de mètres de la D150 qui traverse la commune de Rouillé, il est, depuis sa création en 1995, placé sous la tutelle du ministère de… l’Agriculture ! Le préfixe « agri- » n’a ici rien d’une coquetterie puisque, outre sa localisation, l’Espace d’art contemporain, devenu Centre dans les années 2010, a été initié par des professeurs d’éducation socio-culturelle, une matière dispensée exclusivement dans les établissements d’enseignement agricole. « Il a été créé pour être un outil à disposition des enseignants autour de projets artistiques. Sa singularité vient de son inclusion dans l’environnement et dans l’enseignement scolaire », explique Victor Bonnarme. Assistant de direction, il est avec Xavier de Commines, régisseur-animateur, l’un des deux collaborateurs de la directrice Sylvie Deligeon. « L’un des enjeux est de casser l’image d’inaccessibilité a priori des arts visuels contemporains. »
Depuis bientôt trente ans, Rurart est donc là, à la disposition des quelque trois cents élèves du lycée agricole régional Xavier-Bernard, des enseignants mais aussi d’extérieurs : des particuliers ou des scolaires venus participer à des ateliers de pratiques artistiques. A ce titre, le lieu a accueilli l’an dernier près d’un millier d’élèves d’écoles, collèges et lycées environnants et, nouveauté 2024, il s’apprête à inaugurer ce mois-ci une formation aux pratiques artistiques de trois jours à destination des enseignants en éducation socio-culturelle.
Adhérent à Astre
Financé à des degrés divers par la Drac, son ministère de tutelle, la commune de Rouillé, Grand Poitiers et le Département, Rurart sait aussi sortir de ses murs. A l’échelle de l’ex-Poitou-Charentes, l’équipe de Sylvie Deligeon coordonne le « projet fédérateur », « un programme d’expositions itinérantes et de résidences artistiques dans des lycées agricoles comme Montmorillon, Surgères, Melle… », détaille Victor Bonnarme. Le Centre adhère par ailleurs depuis plusieurs années au réseau Astre, qui fédère les lieux d’arts plastiques et visuels en Nouvelle-Aquitaine.
Enfin, côté programmation, deux expositions ponctuent l’année, la première entre octobre et décembre et la seconde d’avril à juin. Jusqu’à la fin du mois, il est ainsi possible de découvrir les œuvres de l’artiste plasticien lillois Julien Salaud, Peuple Sauvage IV. Quant à l’exposition d’automne (10 octobre-12 décembre), elle sera collective avec des œuvres d’Anaïs Marion, Makeda Giron, Princia Itoua et Sybille Du Haÿs. Elle interrogera les lieux de mémoire et les traces de l’histoire dans le paysage rural, notamment à travers le destin des Mosellans réfugiés dans la Vienne pendant la Seconde Guerre mondiale.
À lire aussi ...
lundi 23 décembre