Hier
C’est nouveau ! En juin, les 13 000 élèves de seconde de l’académie devront effectuer un stage d’observation en milieu professionnel. A deux mois de l’échéance, les questions sont encore nombreuses du côté des familles comme des lycées.
La tension monte pour les lycéens à la recherche d’un stage de seconde. C’est l’une des nouveautés de l’année. Pour « reconquérir le mois de juin » de ces jeunes qui restent traditionnellement à la maison pendant que leurs aînés passent le bac, le ministère de l’Education nationale a créé ce nouveau « concept ». Mais si l’objectif paraît louable, la méthode interroge encore. Dans l’académie, 13 000 jeunes vont ainsi devoir trouver un lieu de stage d’observation en entreprise, dans une association ou une administration. Tous entre le 17 et le 28 juin. Pas simple. D’autant qu’au même moment, leurs camarades des filières professionnelles seront également censés être en immersion. « On crée une concurrence entre les élèves et, comme toujours, ceux qui n’ont pas de réseau resteront sur le bas-côté », souligne Pierre Alix, représentant du Syndicat national des personnels de direction (SNPDEN).
Pour tenter de contrer ce phénomène, le site 1jeune1solution.gouv.fr. -ouvert seulement depuis le 25 mars- a vocation à proposer des offres déposées directement par des employeurs volontaires. Une aubaine. Reste à le faire connaître. Vendredi, seules soixante-dix places étaient à pourvoir à Poitiers et 60km alentours pour 3 250 candidats dans la Vienne. En attendant que les entreprises s’emparent de ce dispositif, l’administration est fortement sollicitée. A commencer par le rectorat qui propose encore une trentaine de « parcours de découverte de différents métiers ». « Des écoles pourront également recevoir des stagiaires de seconde », précise-t-on au siège de l’académie. Pour l’instant, les annonces sont rares.
Et si on n’a pas de stage ?
Le temps presse. Et l’inquiétude monte chez les parents. Pour Virginie Blouin, « c’est maintenant que tout va s’accélérer ». La FCPE86 qu’elle représente aurait préféré que « juin serve à finir le programme ». A défaut, elle plaide pour « des stages utiles et pas seulement faits pour les occuper ». Même les bons élèves galèrent. Guillaume, lycéen à Châtellerault, a trouvé une semaine de stage dans un bureau d'études à Poitiers -par connaissance-, mais peine à décrocher un deuxième stage ailleurs. « J'ai appelé beaucoup d'entreprises, dans l'immobilier notamment, mais soit elles ont déjà un stagiaire, soit quinze jours, c'est trop long pour elles. Il faut que j'en discute avec mes profs. » Auront-ils seulement des réponses à lui donner ? Une chose est sûre, les enseignants doivent intégrer un temps d’accompagnement dans leurs heures dédiées à l’orientation. Une visioconférence leur est justement proposée mercredi midi sur la plateforme 1jeune1solution.fr, qui se veut aussi centre de ressources.
Les proviseurs, eux aussi, auraient bien besoin d’informations supplémentaires, à en croire Pierre Alix. « Les élèves sans stage devront être accueillis dans leur établissement, mais par qui et surtout pour quoi faire ? », reprend le représentant syndical, qui s’inquiète aussi de « la gestion des milliers de conventions de stages et du temps passé en cas de problème avec l’employeur ». Un temps évoquée, l’opportunité de transposer cette période en Service national universel est loin d’enchanter les foules. Cette première édition va être à coup sûr un test pour l’Education nationale.
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lundi 23 décembre