La French Touch de Mosimann

Intervenant régulier de l’école des DJ UCPA de Chasseneuil-du-Poitou, le DJ Mosimann sera de nouveau auprès des élèves le 12 mars, avant une rencontre avec le public du CGR de Buxerolles où sera diffusé à 20h Mosimann outside the box - L’Olympia.

Claire Brugier

Le7.info

Dans votre parcours, quels ont été les déclics qui vous ont amené à devenir l’un des DJ français qui comptent ?

« Je n’ai pas vraiment eu de déclic. Je ne savais pas quoi faire d’autre et, surtout, je n’aspirais à rien d’autre. Jeune, je voulais être sur scène, en tant que chanteur, musicien ou comédien, je ne savais pas vraiment. La musique est venue à moi. Aujourd’hui, j’aime dire que je suis DJ pour faire danser les gens mais que j’ai un vrai métier à côté. Compositeur, c’est plus sérieux et j’ai l’impression de rassurer mes parents (sourire). J’aime mixer devant 400 personnes la nuit dans les clubs et le jour composer pour des artistes comme Grand Corps malade ou Patrick Bruel. Pendant des années, j’ai entendu que je n’étais pas assez bien pour placer une chanson. Jusqu’au jour où un artiste vous fait confiance… Il est peut-être là le déclic : Grand Corps malade et plus de 500 000 albums vendus(*). »


Comment se fait-on une place dans le monde de l’électro ?

« C’est un sacré challenge car il me semble que la musique électro se réinvente beaucoup plus vite que la variété ou la pop. Il suffit de regarder le nombre de titres que sort David Guetta par rapport à un artiste « classique » qui, même prolifique, s’arrête à une vingtaine par an. En tant que DJ, on peut faire un titre et le voir vivre sur scène le jour d’après. Il faut tout le temps créer. J’ai aussi l’impression qu’on nous pardonne plus vite. Et puis j’ai une chance que d’autres DJ n’ont pas : la carte française, la French Touch, s’exporte extrêmement bien. J’essaie aussi d’amener des différences sur mes DJ sets, avec du piano, du chant, de la batterie… D’un artiste « classique » on attend les chansons de son album ; quand on va voir un DJ, on veut découvrir quelque chose de nouveau. »


Vous avez évoqué David Guetta. Quels artistes vous inspirent ? 

« David Guetta m’inspire par sa longévité. Il est pour moi l’artiste français qui a su le mieux se réinventer à chaque projet, et il revient encore, comme dernièrement avec Bebe Rexha sur « I’m good ». Mais j’ai plus été bercé par Sébastien Léger, Laurent Garnier, Daft Punk, Justice… Même si en termes de parcours, j’ai un peu touché à tout pour savoir ce dont j’avais vraiment envie. »


Vous serez de retour le 12 mars à l’école des DJ UCPA de Chasseneuil-du-Poitou. Pourquoi intervenir auprès des jeunes?

« D’abord parce que l’UCPA est une école reconnue par l’Etat pour nos métiers. Et puis je suis très attaché à la transmission, au partage, j’en apprends beaucoup. Mes interventions relèvent plus du dialogue que de la conférence classique. Je pense que le mot qui va revenir le plus souvent sera « faire », car souvent au début on s’attache à l’image, au logo, au concept, alors que le plus important, c’est la musique. Il faut faire, se tromper, essayer. Pendant longtemps, les gens, les journalistes surtout, pensaient que je ne voulais pas parler de la Star Academy(**). Mais je suis très fier d’avoir fait cette émission et de l’avoir gagnée même si ça m’a donné du fil à retordre par la suite car ma musique était plus underground. Mais un succès écrase tout et quelqu’un de bien dans ses baskets efface tout ! »


(*)Mosimann a aussi assuré la direction musicale de la tournée Mesdames, idem pour la nouvelle, Reflets, le 8 mars à l’Arena Futuroscope.

(**)7e saison de la Star Academy.

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