En attendant la décision du Conseil constitutionnel autour du texte sur la loi immigration, fin janvier, plusieurs représentants de secteurs professionnels du département se sont exprimés. Et les avis divergent.
La Commission mixte paritaire a adopté la loi immigration - tant décriée - le 19 décembre 2023. D’ici la fin du mois de janvier, le Conseil constitutionnel doit statuer sur le texte voté. Avec des modifications ? Rien n’est moins sûr.
Or, pour les représentants des secteurs professionnels de la Vienne, il est délicat de se prononcer avant la décision finale des Sages. En attendant, ils témoignent à demi-mot sur la situation des personnes issues de l’immigration.
Davantage de "complexité" pour les secteurs "en tension"
« Difficile d’avoir un avis sur l’impact de la loi sans en connaître le périmètre exact », admet Stéphane Daudon, délégué général du Mouvement des entreprises de France (Medef) dans la Vienne. Pour David Hamelin, directeur du Centre, la future législation impose davantage de « complexité » pour les secteurs dits « en tension ».
« Nous allons vers un problème d’accès au titre de travail, fustige le responsable de la plateforme de ressources pour les services à la personne à Poitiers. Si la loi nous enlève la main-d’œuvre étrangère, cela va devenir compliqué. Nous avons un manque de personnel structurel. »
"Créer une forme de concurence"
Quant à Benoit Labrunie, secrétaire général de la Capeb 86, il explique que la loi « est regrettable par rapport à l’article 3 » (qui vise à créer une carte de séjour temporaire pour les sans-papiers). Avant de préciser : « Malgré le revirement de l’activité du bâtiment depuis le printemps, cela va créer une forme de concurrence au niveau du recrutement entre les entreprises familiales et celles du secteur neuf. »
Autre avis, autre son de cloche. Exemple avec Hughes Baalouch, président de la section départementale de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie : « A Poitiers, nous avons la chance d’être une ville universitaire. Les étudiants étrangers arrivent avec un statut. Les conséquences sont minimes. »
Les avis divergent, les doutes également. Encore plus si le Conseil constitutionnel décide de retoquer certaines mesures votées par le Parlement.
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