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Sollicitée par le Groupe départemental concertation prison à l’occasion des Journées nationales Prison, la compagnie Le Hérisson volant jouera samedi Justice, de Samantha Markowic… dans une salle d’audience de l’ancien palais de justice de Poitiers.
Les Journées nationales Prison ont déjà eu lieu bien sûr, organisées cette année du 20 au 24 novembre. Mais le Groupe départemental concertation prison (douze associations) a décidé de prolonger le rendez-vous samedi prochain par une pièce de théâtre -pas n’importe laquelle !-, proposée dans un lieu hautement symbolique : une salle d’audience de l’ancien palais de justice. La compagnie poitevine Le Hérisson volant ne pouvait rêver décor plus exaltant pour interpréter Justice, de Samantha Markowic. « Nous l’avons jouée fin septembre dans l’ancien tribunal de Melle et cela a été une expérience très riche, qui nous a portés en termes de jeu. Dans un tel lieu, endosser les rôles de magistrats, d’avocats et de prévenus semble encore plus cohérent », note Mehdi Prévot, l’un des six comédiens de la compagnie amateure. Christine Boutaud, Florence Gaborit, Hélène Macé, Sandrine Martin, Elise Marcilly et Gilbert Menneteau complètent la troupe. Dirigés par le metteur en scène professionnel Hervé Guérande-Imbert, tous se retrouvent à raison d’un week-end par mois du côté des Rocs, à Poitiers, dans l’atelier de l’artiste plasticien Pierre Choumil.
« Un théâtre qui dise quelque chose »
Le Hérisson volant est né en 2017 des ateliers théâtre de la Maison des 3 Quartiers, à Poitiers. « Il était temps que nous laissions la place à d’autres mais nous voulions continuer à jouer. Nous avons donc décidé de monter notre propre troupe », confie Christine Boutaud, soulignant une envie commune de « faire un théâtre qui dise quelque chose ».
La première pièce, Comédies tragiques de Catherine Anne, dénonçait « l’horreur ordinaire du monde du travail et son absurdité », résume Mehdi Prévot. La deuxième, Incendies de Wajdi Mouawad, déroulait la quête identitaire de deux frères sur fond de guerre au Liban. La quatrième abordera les violences faites aux femmes à travers Nema, de Koffi Kwahulé.
Quant à la troisième, Justice, elle est inspirée de l’agression et de l’expérience de la comparution immédiate vécues par Samantha Markowic. La pièce plonge ainsi dans la réalité des tribunaux pour décrire la mécanique des comparutions immédiates, loin d’un certain brouhaha médiatique. « Ce n’est pas une pièce manichéenne, elle donne à penser sans préjuger de ce que l’on doit penser, note Medhi Prévot. Elle montre les personnes à l’intérieur du grand système qu’est la justice. Qu’ils soient délinquants ou magistrats, ce sont des humains qui s’adressent à des humains, avec leur sensibilité, leurs émotions, leur caractère. » Samedi, le décor sera réel. « On va utiliser le lieu tel qu’il est », glisse Christine Boutaud. Et sans doute « pousser le jeu », avoue Medhi Prévot. « Nous allons casser le quatrième mur. »
Justice, par Le Hérisson volant, samedi, à 20h30, au Palais, à Poitiers. Entrée libre, sur réservation au Palais (06 75 32 16 64). Paiement au chapeau. La compagnie recherche une salle de répétition à partir de juillet. Contact : 06 48 93 74 25 ou leherissonvolant86@gmail.com.
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jeudi 21 novembre