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Photographe amateur, Youssef Hamri présente jusqu'à vendredi à La Locomotive, à Poitiers, des images sur lesquelles il superpose de la couleur à des négatifs en noir et blanc d'un autre siècle.
Sur l'une des images, un bûcher ardent produit des flammes de couleurs vives devant des femmes admiratives en noir et blanc. Une autre montre un groupe d'hommes se dirigeant dans une petite embarcation vers des arbres étincelants. Passionné de photographie, Youssef Hamri a travaillé à partir de négatifs en noir et blanc datant de l'entre-deux-guerres sur lesquels il a ajouté des éléments de couleurs selon son inspiration du moment. « J'aime le contraste et l'anachronie que cela provoque. C'est comme si je regardais une scène avec des lunettes de réalité augmentée. »
Cette superposition d'informations figurait déjà dans son précédent travail baptisé « Singularités » (Le 7 n°378). L'appareil photo de son grand-père avait un défaut d'armement. Conséquence, Youssef a découvert l'art de la double exposition. Dans une autre série intitulée « Prosopopées », il a fait apparaître des spectres, un brin flippants, grâce à la pause longue.
De l'art brut
Ce photographe amateur poitevin s'amuse avec la technique. Et l'enseigne aussi bénévolement aux adhérents de l'association Les (im)patients à Poitiers. « Je pense qu'on peut relier mon travail à l'art brut, autodidacte, qui sert d'exutoire. » Son exposition installée à La Locomotive, à Poitiers, présente aussi un bâtiment ancien dont le trentenaire a retracé les contours en mode polychromies, comme l'église Notre-Dame en été ! Et puis il y a ce tennisman d'un autre temps en pleine partie qui se mue en sorte de graff moderne sous les coups de crayon vifs et colorés de l'auteur. C'est un peu comme ces séries pour ados dans lesquelles on voit apparaître des smileys à côté des personnages pour traduire leurs émotions. Youssef Hamri imagine les scènes telles qu'elles auraient pu se dérouler en mêlant le réel et le virtuel. Aujourd'hui, il cherche à faire de sa passion un métier. En attendant, son œuvre est à voir pour quelques jours encore dans l'un des derniers-nés des tiers-lieux situé près de la gare de Poitiers.
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lundi 23 décembre