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A travers sa nouvelle création, la compagnie poitevine Brasse-Brouillon souhaite proposer une autre approche du théâtre classique sous la forme d’impromptus… en salle de classe. Au milieu des choses s’adresse donc exclusivement aux scolaires.
Avec Au milieu des choses, sa nouvelle création(*), Brasse-Brouillon fait une entorse à ses habitudes. Délaissant la rue, la compagnie poitevine créée en 2018 s’invite dans les salles de classe avec à sa suite les personnages inventés en leur temps par Racine, Corneille, Molière, Hugo et Feydeau dans Le Cid, Andromaque, Le Malade imaginaire, L’Avare, Ruy Blas et Un Fil à la patte. En bref, rien que des classiques de la littérature française sur lesquels les élèves tordent trop souvent le nez. Les comédiens Cécile Rabiller et Arnaud Ladjadj comme Emilie Le Borgne à la mise en scène ont tous été ou sont encore enseignants. Ils savent l’incompréhension que peuvent susciter la langue ancienne et les alexandrins. Alors ils ont imaginé une autre forme théâtrale, loin des manuels scolaires et des fauteuils de velours mais toujours « dans la rigueur du texte et du jeu ».
« Incrustés dans le spectacle »
Pour ce « public non convoqué », la compagnie a sciemment choisi « des scènes où les personnages sont pris dans des tensions, où ils manifestent des émotions qui parlent à tous, aux spectateurs du XVIIe siècle comme aux élèves du XXIe », souligne Arnaud Ladjadj. « Au milieu des choses n’est pas un spectacle qui a déménagé pour venir se montrer en salle de classe. C’est tout bonnement un spectacle qui ne peut être joué qu’en salle de classe », complète Cécile Rabiller.
Concrètement, les comédiens font irruption dans la salle de classe et jouent des impromptus de 4 à 10 minutes tirés de textes au programme. Et en habits d’époque s’il vous plaît ! « Aujourd’hui, rares sont les pièces du répertoire classique qui sont jouées en costumes. Les mises en scène sont contemporaines, ce qui est intéressant pour des adultes qui ont déjà les références…, remarque Cécile Rabiller. Pour les élèves, qui font partie d’une génération baignée dans les séries en costumes, ils constituent un vecteur de compréhension immédiate, qui les plonge dans un autre univers. »
Ceux de Brasse-Bouillon sont conçus et réalisés par Janie Le Borgne, laquelle va accompagner jusqu’au bac les élèves en seconde métiers de la mode du lycée professionnel du Dolmen, à Poitiers. C’est donc tout naturellement que Candice, Owen et leurs camarades ont eu la primeur d’Au milieu des choses. Organisée avec la complicité de leurs enseignantes Lucie Perrin (lettres), Virginie Longein (mode), Magali Jousseau-Montel (EPS) et Hélène Lagarde-Storz (arts appliqués), l’irruption en plein cours de Toinette et Argan, le fameux malade imaginaire, a produit son petit effet. « C’est surprenant ! C’est bien que le théâtre soit venu directement à nous, on ne s’y attendait pas. » « Ce n’est pas comme sur une scène, là les acteurs sont dans la salle de classe, ils bougent partout ! » On a eu l’impression d’être incrustés dans le spectacle. » Le collège George-Sand à Châtellerault et l’école Jean-Boriaud de Biard pourront également découvrir en avant-première Au milieu des choses, avant sa sortie en février.
(*) Récompensée par le fonds Maif pour l'éducation, 1 500€.
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lundi 23 décembre