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L’assassinat d’un professeur dans un lycée d’Arras, en octobre dernier, a mis en lumière la question de la sécurisation des établissements scolaires. Les collectivités assurent s’être emparées depuis longtemps de l’aspect technique. Quant aux moyens humains...
L’assassinat de Dominique Bernard, professeur au lycée Gambetta-Carnot d’Arras, a placé la sécurisation des écoles, collèges et lycées de France au cœur du débat médiatico- politique. Re-placé, précisent les collectivités. En charge des bâtiments scolaires, soit 60 000 sites en France, elles sont directement concernées, et depuis longtemps. « C’est une question trop sérieux pour qu’en en fasse un sujet de psychose à chaque fois qu’un drame survient », note Jean-Louis Nembrini, vice-président de Nouvelle-Aquitaine. Depuis 2017, la Région a consacré 29M€ à la mise en sécurité de ses 295 lycées, soit un total de 332 opérations. « Est-ce que tout est parfait ? Certainement pas. La sécurisation des établissements est un sujet de grande préoccupation, au long cours, mais sans systématisation. » Depuis le 13 octobre, seuls une vingtaine de lycées ont fait remonter des demandes à la Région, parmi lesquels le LP2i à Jaunay-Marigny, Jean-Moulin à Montmorillon ou encore Marc-Godrie à Loudun, ici pour le système incendie ou le Plan particulier de mise en sûreté (PPMS), là pour l’alarme anti-intrusion ou la création de clôtures. « Nous sommes sur des compléments d’équipement », assure Jean-Louis Nembrini. Le constat est identique côté Département. « Nous travaillons depuis trois ans à la sécurisation des collèges (ndlr, environ 500 000€ d’investissement) afin qu’on ne puisse plus y entrer sans un contrôle humain ou par visiophone, assure Franck Fauquemberg, le directeur de l’éducation et des bâtiments, en écartant l’efficacité de la vidéo-protection. Mais le dossier n’est jamais clos. »
Moyens humains
Concernant le primaire, le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal a émis l’idée d’une aide aux petites écoles rurales. L’Association des maires de la Vienne espère être fixée lors du Congrès des maires de France (Paris, 20-23 novembre), mais déjà le Vosgien Michel Fournier, président national de l’Association des maires ruraux, a préconisé « une formation à la sécurité et à l'anticipation pour les assistants d'éducation qui sont en première ligne, dans les petits collèges ». La question des moyens humains interroge en effet. Certes sur education.gouv.fr,
l’Education nationale précise les mesures renforcées mises en place, mais avec quels effectifs ?
« Le gouvernement prévoit encore la fermeture de 2 500 postes à la rentrée 2024, déplore Julien Dupont, représentant du Snes-Unsa. On leur a demandé de contrôler les sacs mais les assistants d’éducation n’ont pas ce pouvoir. Cela crée des tensions avec les usagers… Il faut peut-être des équipements mais surtout du personnel pour renforcer les équipes. » Une évidence aussi pour les parents d’élèves. « La technique ne peut pas remplacer l’humain", souligne Abdellali Mounir, président de la FCPE 86 qui veut privilégier « la présence d’adultes dans les établissements, par rapport à des problèmes d’intrusion mais aussi de harcèlement ou autres ».
En attendant, le ministre de l’Education nationale a déjà annoncé en fin de semaine dernière vouloir généraliser les « boutons d’appel » permettant d’alerter rapidement les forces de l’ordre.
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jeudi 21 novembre