L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Il est de ces métiers dont la cote d’amour est inversement proportionnelle à leur utilité. Beaucoup de gamins interrogés en classe aimeraient devenir influenceurs. Peu d’entre eux disent tout de go qu’ils souhaiteraient succéder au maître ou à la maîtresse. Conditions de travail, pesanteur administrative, rémunération, relations dégradées avec les familles... Il existe mille raisons de s’éloigner du plus beau métier du monde. Des irréductibles s’aventurent pourtant sur les traces familiales -ou pas-, au mépris des signaux médiatiques qui virent tous au rouge. Il faut saluer leur envie de marcher dans les pas de celles et ceux qui les ont inspirés. Mais la médaille a son revers car, dans le même temps, de plus en plus de professeurs des écoles et d’enseignants du secondaire cherchent à quitter les salles de cours. Inimaginable il y a encore dix ans, où les carrières linéaires étaient la règle. Peut-être faut-il aussi y voir un effet Covid. Les profs n’échappent pas à cette aspiration sociétale. Il y a une vie en dehors de l’Education nationale, un accomplissement au-delà de la transmission des savoirs. On peut être influent sans être influenceur !