
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Un jour de semaine ordinaire au Creps de Poitiers. La quiétude apparente de l’immense complexe sportif de Vouneuil-sous-Biard tranche avec l’ébullition qui règne à l’intérieur du château. A trois cent vingt-cinq jours du plus grand événement mondial de l’ère moderne en France, Bénédicte Normand et ses équipes -87 personnels- se projettent évidemment vers les Jeux olympiques de Paris 2024. Avec une priorité affichée : mettre les athlètes « maison » dans les meilleures conditions pour performer. « Avec l’aide de l’Agence nationale du sport, on a par exemple acheté les starting-blocks qui seront utilisés aux Jeux pour le pôle France athlétisme. Nous faisons la même chose avec les tables pour le pôle France de tennis de table adapté », indique la directrice générale du Creps de Poitiers. A Just Kwaou-Mathey (1/2 finaliste des Mondiaux 2023 sur 110m haies), Jeff Erius (spécialiste du 100m) et autre Lucas Créange (pongiste médaillé de bronze à Tokyo) de se transcender.
Avec ses installations rénovées, son centre de santé ultra-performant et sa Maison de la performance partagée avec son homologue de Bordeaux, le Creps de Poitiers se positionne comme une vraie terre d’accueil de délégations, tricolores bien entendu -le relais féminin du 4x100m, les basketteurs U16 et U19 français-, mais aussi étrangères. Cet été, la réception de la pléthorique délégation chinoise de basket 3x3 (29 personnes) a forcément été un signal très positif. « En partant, leurs représentants nous ont dit qu’ils reviendraient l’année prochaine », admet Bénédicte Normand. Et même avant puisque la Chine a envoyé ses U23 cette semaine dans la Vienne. Pour Renaud Francomme, président du Creps, c’est le fruit d’une « très belle collaboration entre les acteurs du territoire. La capacité à travailler ensemble est la plus belle des victoires ».
A mi-chemin entre Paris et Bordeaux, à deux heures de la capitale et proche « des grands aéroports nationaux et internationaux », Poitiers connaît ses atouts. Une visite du Creps à 360° tourne sur les réseaux depuis plusieurs mois, en français, anglais et espagnol. Depuis n’importe quel endroit du monde, des chefs de délégation peuvent accéder au dojo Marie-Claire Restoux, pénétrer dans le gymnase Pierre Vincent ou encore découvrir la résidence Paris (56 lits), jusque dans les salles de bain. Le tour du propriétaire prend quelques minutes. Reste à savoir quelles délégations se laisseront tenter entre mai et août 2024, sachant que l’équipement tient à l’équilibre de ses activités et veillera donc à accueillir les sportifs dans les meilleures conditions, de sécurité notamment.
Ces Jeux olympiques de Paris, le Creps de Poitiers les prépare depuis quatre ans, une olympiade en somme. Dès 2019, l’ancien directeur général Patrice Behague avait lancé des petits déjeuners avec les acteurs économiques et institutionnels (Grand Poitiers et le Département) pour créer un esprit d’équipe susceptible de faire la différence à l’heure du choix entre les villes. Car il ne faut pas s’y tromper, tout le monde veut une part des Jeux, un accélérateur de notoriété autant qu’une manne financière. Le Creps a perçu entre 100 000 et 150 000€ pour offrir un camp de base aux Chinoises cet été. Au-delà du prestige, « recevoir »
permet de « faire vivre les Jeux à tous ceux qui n’auront pas la chance d’être à Paris ».
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