L’affiche entre la France et la Nouvelle-Zélande, vendredi en ouverture de la Coupe du monde de rugby au Stade de France, est attendue avec impatience par les dirigeants des clubs de la Vienne, soucieux de susciter de nouvelles vocations. L’émulation est à ce prix.
A l’Angelarde à Châtellerault, au stade Rebeilleau à Poitiers, dans les club-houses de Saint-Georges-lès-Baillargeaux, Iteuil, Chauvigny... Il y a fort à parier que beaucoup de Poitevins seront devant leur télé vendredi soir, vers 21h, à l’heure du coup d’envoi du match d’ouverture entre l’équipe de France et les All Blacks. Une finale avant l’heure que le petit monde de l’ovalie attend avec délectation. « On aura plus de licenciés après la Coupe du monde, peut-être 10 à 15% », veut croire Philippe Arlot, président de l’Arc Baillargeois. Son homologue de l’US Chauvigny, Philippe Perrier, n’en attend pas moins. « Mais tout dépendra du parcours de l’équipe de France », tempère-t-il.
Le Mondial comme catalyseur ?
Le président du comité de la Vienne en rêve. Car si les effectifs ont progressé entre les saisons 2021-2022 et 2022-2023 (+6%), la hausse a été moins élevée qu’en Nouvelle-Aquitaine. « Et dans les écoles de rugby, chez les moins de 8-10 ans, il y a une diminution », souffle Jacques Gamper. On fait pourtant beaucoup d’animations en milieu scolaire et en périscolaire, mais cela ne se traduit pas en licences. » Du côté du Rugby Rhino Iteuil, on a constaté une baisse du nombre de jeunes licenciés... jusqu’à l’arrivée de Fabien Galthié, en 2019. « Le mot « rugby » fait peur, constate Caïs Clémençon, chargé de communication. C’est pourquoi nous voulons mettre en avant l’existence d’un rugby à V sans contact où les femmes et les hommes forment des équipes mixtes. »
« Un gros travail
de pédagogie »
Au-delà de la pratique, les clubs du département peinent légitimement à être autonomes et doivent s’allier avec leurs voisins. C’est le cas du Châtellerault rugby athlétique club et de l’Association sportive Pleumartin rugby olympique, désormais réunis sous la bannière de L’Ovalie Grand Châtellerault Pleumartin rugby. « La démarche est plus au rassemblement aujourd’hui, il vaut mieux agir que subir, plaide Vincent Baudon, co-président du club. La fusion s’est faite sous la forme d’un cheminement pendant les quatre-cinq dernières années. » Le dirigeant espère lui aussi que la Coupe du monde dans l’Hexagone et le bon parcours des Bleus serviront de déclic dans la tête des enfants. « Le jeu qu’on pratique n’a rien à voir avec l’affrontement parfois violent qu’on peut voir à la télé, martèle Vincent Baudon. Le rugby reste un sport d’évitement, il y a un gros travail de pédagogie à faire auprès des parents. » Même constat à l’US Chauvigny. « Les éducateurs sont formés et les plaquages ne sont tolérés que dans certaines catégories d’âge. » Au rugby à V par exemple, on se contente de toucher ses adversaires.
Philippe Arlot estime que
« lorsque les gens nous voient travailler, ils comprennent qu’on est là pour protéger les jeunes ».
Reste aussi à amortir la chute du nombre de licenciés à l’adolescence, « au moment où les jeunes commencent à avoir d’autres centres d’intérêts »,
ajoute le président de l’Arc Baillargeois. Peut-être se laisseront-ils tenter par la Semaine nationale des écoles du rugby, qui se déroule opportunément jusqu’au 13 septembre. Le RC Nieul, le Stade poitevin, le PEC, l’ASC de Poitiers ou encore le Rhino-Rugby Iteuil ouvriront en grand leurs portes.