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Les apparences sont souvent trompeuses, voire toujours si l’on en croit le scénario du dernier long-métrage de Robert Rodriguez. Le réalisateur américain s’y amuse à brouiller les pistes en mêlant action et tension, avec plus ou moins de finesse.
Alors qu’il enquête sur une série de braquages dans des banques, Danny Rourke découvre la photo de sa fille disparue dans l’un des coffres. Rempli de l’espoir de la retrouver enfin, le flic remonte la piste de malfrats aux pouvoirs hypnotiques d’une rare puissance, capables de distordre à l’envi la réalité. Inquiétant. Mais il en faudrait davantage pour l’arrêter. Barbe de trois jours et mine usée par la vie, Ben Affleck affronte l’hostilité ambiante avec la détermination sans faille du héros américain qu’il est. Ainsi l’a voulu Robert Rodriguez dans son nouveau long-métrage, Hypnotic, réservant au personnage féminin -trop facile ?- incarné par Alice Braga le monopole de la douceur. Ou pas.
Dans ce film réfléchi de longue date, le réalisateur s’offre un incroyable terrain de jeu où tout est possible, où tout est à construire et déconstruire, où un rebondissement chasse l’autre dans des décors ouvertement semblables à… des décors hollywoodiens. Le tout porté par une bande-son tout entière dédiée à la tension dramatique. Tout y est : les gros bras en action, les visages crispés par la méchanceté, l’hémoglobine jaillissante, la course-poursuite au milieu des trains, le cinégénique passage de la frontière mexicaine… Et même une scène poétique à base de dominos. On croit tout reconnaître, tout comprendre mais, de toute évidence, dans le monde fantastique des « hypnotiques », une seule certitude s’impose : Lev Dellrayne, alias William Fichtner, est aussi mutique qu’il est méchant. Aucune évidence ne lui résiste, aucune vérité aussi. Alors certes, les ficelles sont souvent un peu grosses mais le film, très enlevé, a le mérite d’interroger sur la réalité, telle qu’elle est perçue ou fantasmée, et de questionner les certitudes jusqu’aux limites du complotisme. Au-delà-même du générique de fin…
Thriller de Robert Rodriguez, avec Ben Affleck, Alice Braga, William Fichtner (1h30).
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.