Trois ans après le lancement d’A la baloère, Gaël Perréon a dopé sa gamme de produits ménagers naturels. Le fabricant chauvinois de lessive à la cendre de bois propose désormais un détachant, du savon ou encore du « solide » vaisselle et parvient à se tirer un salaire.
La Twingo noire qui lui sert à livrer les bouteilles de lessive est toujours là, garée devant sa maison à Chauvigny. « C’est la seule voiture qui passe la porte du garage », plaisante Gaël Perréon. Avant d’ajouter : « J’ai bien pensé à une charrette avec des chevaux pour limiter encore plus l’impact sur l’environnement, mais c’était compliqué à mettre en place. » En septembre 2021, la rédaction du 7 avait consacré un premier article à cet ancien fauconnier des Géants du ciel devenu fabricant de lessive écologique à la cendre de bois
(Le 7 n°508). Depuis, la méthode artisanale est restée la même, mais les quantités produites ont plus que doublé. L’engouement pour ce genre de produits « verts »
n’a pas faibli. Mieux, l’entrepreneur a développé toute une gamme d’articles pour la maison : du savon noir en bloc de 300g, un gel ménager à base de vinaigre bio, un détachant ou encore un
« solide » vaisselle pour remplacer le liquide au bord de l’évier de la cuisine. Même la lessive a évolué pour incorporer de l’huile biologique de tournesol, de l’huile essentielle de lavandin et de la gomme de xanthane. Une manière de la rendre plus concentrée (20 lavages contre 12 auparavant) et de lui donner une odeur correspondant aux standards du commerce. « Je la propose maintenant en bidon de 5 litres et en vrac dans certains magasins », poursuit le créateur d’A la baloère.
Label Nature&Progrès
La cendre de bois reste l’ingrédient essentiel de ses produits. Elle provient d’une boulangerie (Le Fournil d’Elina) et d’une pizzeria (Gourmandise pizza). Une fois mélangée avec de l’eau, la cendre se transforme en potasse filtrée à plusieurs reprises. Une recette de grand-mère oubliée. Ces deux dernières années n’ont pas toujours été roses néanmoins. « Une quinzaine de boutiques qui vendaient mes produits ont fermé, heureusement les magasins de producteurs continuent d’attirer du monde. » Le label Nature&Progrès décroché en décembre 2022 lui a aussi ouvert les portes des Biocoop, un poids lourd du secteur. « Depuis quelques mois, je parviens à me dégager presqu’un Smic »,
confie l’artisan. Revers de la médaille, il n’a pas pris de vacances depuis trois ans.
Son atelier-garage a dû être réaménagé pour accueillir de nouveaux fûts. Et pas seulement… Dans un coin de la pièce, Gaël a installé un graveur laser qui lui permet de plaquer des photos sur des ardoises ou des bouteilles en verre.
« J’ai remarqué des creux dans l’activité de l’année que j’espère combler en me diversifiant. » Le dynamisme touristique de Chauvigny devrait l’y aider.