Hier
Noël avant l’heure à l’Arena
A l’issue d’un match très serré, le PB86 a fini par l’emporter face à Pau à l’Arena Futuroscope (77-72). De bon augure avant de clore l’année à Orléans vendredi prochain.
Elle en était convaincue avant même, dit-elle, « de vouloir un enfant ». Lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte, Sarah savait qu’elle accoucherait à domicile, plutôt qu’à la maternité. C’est ainsi qu’elle a donné naissance à un petit Isaac, en février dernier, dans une piscine installée au milieu du salon. C’est son compagnon, Vincent, qui a eu le privilège d’accueillir bébé le premier. « Une expérience magnifique », sourit le couple.
La jeune maman garde le souvenir d’un « cocon », qui lui a permis de surmonter tous les obstacles inhérents à l’accouchement, sans assistance médicale. « Quand les contractions ont commencé, je suis allée marcher dans la rue. J’avais la chance d’être libre, ça aide à réduire la douleur, témoigne la chiropraticienne installée à Poitiers. On voit une étape après l’autre et je m’écoute. A aucun moment, je me suis dit qu’il me fallait la péridurale. » Isabelle Koenig, la sage-femme qui l’a accompagnée tout au long de sa grossesse, explique : « La mise au monde du bébé est facilitée par la quiétude du lieu, l’intimité, la connaissance et la confiance instaurées. Le respect du processus physiologique permet un accouchement souvent plus rapide, avec moins de complications telles les souffrances fœtales ou les hémorragies… »
De 0,15% en 2020, la part d’accouchements à domicile s’élève désormais à un peu plus de 1% sur l’ensemble des naissances en France. « Il y a une émergence des demandes, surtout depuis le Covid », observe Sylvie Guinot, la vice-présidente du Conseil de l’Ordre des sages-femmes de la Vienne, sans pouvoir donner de chiffre précis. « Il s'agit d'une réappropriation du souhait de vivre l’enfantement dans sa toute puissance, note Isabelle Koenig. Les femmes ne souhaitent plus accoucher dans des usines à bébé, avec des protocoles randomisés, où il y a une surenchère de la médicalisation et une augmentation des complications. »
Mais accoucher à domicile n’est pas toujours possible. D’abord, parce qu’il ne faut pas présenter une grossesse à risques, mais aussi parce qu’elles ne sont que 80 sages-femmes spécialisées dans toute la France. Installée en Touraine, Isabelle Koenig exerce dans un large rayon de 100 à 150 km. Jusque dans la Vienne, où elle est sollicitée une à deux fois par mois. Ne pouvant satisfaire toutes les demandes, elle déplore les tabous qui entravent le développement de sa pratique. « Nous n’avons pas d’assurance et notre Conseil de l’Ordre ne nous soutient pas, énumère-t-elle. On nous traite de sorcières, alors que nous sommes formées, diplômées et soumises à une charte édictée par l’Association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL). » En juillet, l’association s’est émue que l’accouchement à domicile soit exclu des négociations menées avec la Caisse nationale d’assurance maladie sur la tarification de la prise en charge globale des grossesses. Sylvie Guinot assure que la position du Conseil de l’Ordre évolue. « Mon point de vue s’adapte aux besoins exprimés par les femmes. A mon sens, il faudrait développer des alternatives telles l’ouverture de plateaux techniques ou les maisons de naissance, dont l’expérimentation a été positive. Les structures hospitalières doivent prendre la mesure de ce changement. Mais il leur faut des moyens. »
N’ayant jamais eu le sentiment d’être freinée dans son choix, Sarah a raconté sur les réseaux son accouchement à domicile pour « dire que c’est possible ». « Bien souvent, on est déprogrammées à avoir le choix et je trouve ça dommage. »
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