Aujourd'hui
Antoine Brault a rebondi. Un an après son éviction, l’ex-entraîneur-adjoint du Poitiers Basket 86 est devenu artisan taxi en reprenant la licence du père d’Imanol Prot, l’une des pépites du club. Le monde est petit…
Le 28 décembre 2020, le Poitiers Basket 86 est au fond du classement de Pro B. Le club met fin à sa collaboration avec le coach Jérôme Navier et son adjoint Antoine Brault. Ce sont les risques du métier, diront certains. Au bout de dix-neuf ans de vie commune, la chute est rude. « Les histoires d’amour se finissent mal en général », ironise le Poitevin d’adoption. Difficile de quitter la ville où il possède toutes ses attaches et autant de souvenirs. « La reconversion était déjà dans un coin de ma tête car ce métier est très prenant. Je me suis dit soit tu pleures, soit tu saisis cette occasion comme une opportunité. »
A l’aube de ses 40 ans, Antoine Brault a donc testé de nouveaux métiers. Au bout de quelques mois, un projet a émergé. « J’ai pas mal d’amis dans le monde du taxi. A force de discuter avec eux, je me suis lancé. » Il a décroché du premier coup le diplôme nécessaire. Pour la licence, ça a été une autre paire de manches. « Il n’y a pas d’annonce, c’est du bouche-à-oreille et, si le prix est raisonnable, la licence part du jour au lendemain. » L’un de ses amis taxis le met en relation avec un confrère sur le point de partir en retraite. Hasard de l’histoire, ce n’est autre que le père d’Imanol Prot, jeune joueur du PB86 que l’on voit de plus en plus sur le parquet aux côtés des pros. « Je l’ai connu en U13 même si ce n’est pas moi qui l’ai entraîné », se souvient l’ex-coach. Par chance, deux candidats arrivés avant lui ont finalement renoncé à la licence. A lui le précieux sésame.
Il a également repris le véhicule de son prédécesseur. L’investissement est élevé. Heureusement, Antoine Brault dispose aussi d’un fichier de clients réguliers et il sera bientôt conventionné par l’Assurance maladie pour les transports sanitaires (remboursés). « Dans mon précédent métier, j’avais des compétences de rigueur et de planification que je réutilise aujourd’hui. Et en termes de relations clients, je sais garder le sourire, même dans les moments difficiles… » Sa base se trouve à Montamisé mais il peut circuler sur l’ensemble de la Vienne. Le nom de son entreprise ? Ça roule ma poule !
La Vienne compte environ 250 artisans taxis (stable). La plupart sont indépendants. Ils peuvent demander à être conventionnés par l’Assurance maladie afin de proposer des trajets sanitaires remboursés. A la campagne, ce genre de prestations représente jusqu’à 90% du chiffre d’affaires des taxis (20% en ville). Et la hausse des prix des carburants ? Elle fragilise évidemment leur activité en ce moment. « Notre profession est réglementée et les tarifs sont fixés par l’Etat, précise Laurent Bouffard, président de l’Union des taxis indépendants de la Vienne. Nous avons obtenu une augmentation de 2% pour 2022. C’est déjà bien après une année blanche mais la hausse des carburants grignote fortement les bénéfices. »
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