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Votée en 2019, la réforme de la chasse prévoit un renforcement de la sécurité avec une session de formation obligatoire pour les chasseurs. La Fédération de la Vienne s’y prépare et devrait proposer les premières sessions début 2022.
Faire la chasse aux accidents. C’est là tout l’enjeu des formations décennales de sécurité qui seront désormais dispensées aux chasseurs, comme le prévoit la réforme de la chasse votée en 2019. En effet, d’ici dix ans, tous les titulaires d’un permis de chasse devront avoir effectué cette session d’une demi-journée, gratuite et sans examen, afin de valider leur titre.
Quid de son contenu ? Les fédérations départementales y travaillent. La formation devrait porter notamment sur les consignes de sécurité individuelles, selon les règles applicables sur chaque territoire. Dans la Vienne, on s’y penchera à l’automne en vue de proposer les toutes premières sessions pour le début de l’année 2022. « Il faudra une remise à niveau », convient Emmanuel Coussy, technicien à la fédération. Car près de la moitié des chasseurs du département n’ont jamais suivi de formation. En particulier ceux dont le permis a été délivré il y a plus de 40 ans.
« Les chasseurs sont demandeurs »
Afin de garantir la sécurité de tous les usagers de la forêt, des formations obligatoires ont été mises en place il y a seulement une quinzaine d’années dans le cadre de l’examen du permis de chasse. Le non-respect des règles élémentaires y constitue une faute directement éliminatoire. Une fois le permis en poche, rien n’oblige à une remise à niveau.
Des cycles de formation sont aussi apparus dans les fédérations, visant surtout la battue au grand gibier. « Là où on a le plus de problèmes », selon Emmanuel Coussy. En France, le non-respect de l’angle de 30 degrés est la principale cause des accidents de chasse selon l’Office national de la biodiversité, qui tient chaque année un bilan des accidents (onze morts en 2019-2020, dont deux dans la Vienne en novembre 2019). Avoir suivi une formation à la sécurité est aujourd’hui indispensable pour pouvoir organiser une chasse collective. Les participants, eux, n’y sont toutefois pas contraints. « Ces formations sont au bon vouloir des gens, confirme Emmanuel Coussy. Mais les chasseurs sont relativement demandeurs. Là, on vient d’ouvrir un cycle de formations pour 200 personnes, il s’est rempli en une semaine ! » Le technicien de la Fédération de la Vienne l’assure : les chasseurs ne sont pas contre un peu plus de prévention ni opposés au principe des formations décennales. « Ça va ouvrir la discussion, veut-t-il croire. Il y a heureusement de moins en moins d’accidents. Mais le jour où il y en a un, c’est déjà un de trop. »
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