Hier
Passées les réticences du début, plus ou moins longues, les cabinets spécialisés en soins énergétiques, sophrologie et autres méthodes douces ont repris une activité normale. Cependant, même dans ces bulles de bien-être résonne l’écho de la crise sanitaire.
Le cabinet est cosy, la lumière tamisée. Un peu de douceur dans ce monde plein d’incertitudes... Pourtant, comme de nombreux professionnels spécialisés dans des méthodes douces et naturelles de bien-être, l’énergéticienne Blandine Fradet ressent les effets de la crise sanitaire dans sa pratique. Si le « léger ralentissement de l’activité » a été de courte durée, le contexte actuel continue de s’inviter pendant les séances. « Chez beaucoup de mes consultants qui ne venaient pas pour cela à la base, le Covid a fait remonter des peurs de toutes sortes, constate la praticienne, installée depuis 2018 aux côtés de sa mère, réflexologue, au sein du pôle Des pieds à la tête, à Bonneuil-Matours. Entre les deux premiers confinements, j’ai dû enlever des blessures karmiques en rapport avec le contexte actuel. Souvent l’émotion subsistait au-delà du soin énergétique. Je leur proposais donc de repartir avec une fiole de fleurs de Bach, pour leur permettre de revenir du côté positif de leur émotion, vers une réaction qui leur convienne. Je ne leur imposais pas mais près de 90% ont accepté. » Là n’est pas le seul changement observé. « J’ai aussi constaté un besoin énorme au niveau des massages d’écoute. Les gens expriment le besoin d’un contact vrai, d’être touchés. »
Adapter sa pratique
Chaque méthode a ses spécificités, ses contraintes, son public. La crise a poussé vers Blandine Fradet « des personnes âgées qui n’osaient pas forcément auparavant mais qu’une détresse émotionnelle a convaincues de franchir le cap ». Chez Charlotte Roquet, sophrologue à Ligugé, elle a fait venir de jeunes clients. « En général, ma clientèle a entre 30-35 ans et 80 ans, mais j’ai vu arriver des personnes de 18, 20, 25 ans. Ceux qui étaient très actifs ont souffert de ne rien faire. Ceux qui sont encore en phase de scolarité s’interrogent sur ce qu’ils vont devenir dans les mois, les années à venir. » Les seniors, toutefois, ne sont pas en reste. « Ils sont très touchés, au niveau de la santé et du moral », constate la praticienne, très attachée à ce public. Plus globalement, « chez ceux qui avaient un besoin thérapeutique s’est ajoutée de l’anxiété liée à leur situation professionnelle, financière, sociale. »
Reste que le port du masque entrave la pratique de la sophrologie. « Notre principal outil, ce sont les techniques de respiration, rappelle Charlotte Roquet. Or, il est difficile de respirer derrière un masque, pour les enfants particulièrement qui ne voient pas les exercices. » La sophrologue a donc adapté sa pratique. « Les exercices respiratoires que l’on ne peut plus faire en cabinet, je les détaille dans un mail pour que le client puisse les réaliser à la maison, en autonomie. » Egalement formatrice depuis une dizaine d’années, elle observe une évolution croissante des demandes, que la crise n’a pas freinée. Seule différence, « depuis un an, j’ai une majorité de demandes pour des formations à distance ou pour une formule mixte. La tendance s’est inversée. » Autre changement, en raison du protocole sanitaire, « le cabinet est moins cocoon. D’habitude, j’ai une couverture chauffante, des coussins, plusieurs épaisseurs sur la table de soins… détaille Charlotte Roquet. Mais libre à la personne de venir avec son matériel. »
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lundi 23 décembre