Aujourd'hui
Au Campus des métiers de Saint-Benoît, la formation de conseiller technique cycles (CTC) connaît un engouement grandissant. Face à une demande toujours plus forte, le CFA envisage de créer une seconde classe à la rentrée 2021-2022.
Après onze ans de carrière dans un centre d’appels, Kévin Touret aspirait à autre chose, à vivre une nouvelle expérience. Et pourquoi pas faire de sa passion son métier ? C’est ainsi qu’en 2018 le vététiste de 37 ans a entamé une formation de conseiller technique cycles (CTC) en alternance entre la Cyclerie Café, à Poitiers, et le CFA du Campus des métiers de Saint-Benoît. « Le Fongecif m’a permis de financer cette formation et de continuer à être rémunéré pendant mon congé de transition professionnelle », explique-t-il.
A l’issue de cette année d’apprentissage, il est directement embauché à la Cyclerie, en CDI. La demande n’a jamais été aussi forte dans le domaine du conseil, de la réparation et de la vente de vélos. « Sur les délais de réparation, on est plein jusqu’à fin avril, observe Kévin Touret. On assiste à quelque chose d’assez étonnant. Avant, on recevait beaucoup de profils sportifs. Aujourd’hui, on voit de plus en plus de gens qui ressortent le vélo dans une démarche écolo. » Une tendance amplifiée par la crise sanitaire des derniers mois.
Un secteur qui attire
Le métier de conseiller technique cycles attire lui aussi de plus en plus. De niveau bac, la formation dispensée au Campus des métiers existe depuis que les cycles ont disparu du CAP motocyles, en 2006. Les apprenants y sont admis avec un premier CAP en poche (dans la vente ou dans les métiers de l’auto) ou après une année de 2nde minimum. Les profils, pour l’essentiel, restent ceux de jeunes passionnés de vélo, issus de toute la France et qui ont une forte pratique sportive. Mais ils commencent à se diversifier, à l’image de Manon, diplômée en santé publique, sensible aux bienfaits de la pratique cycliste, qui a souhaité revenir « à un métier plus manuel ».
Reste qu’il est aujourd’hui difficile de satisfaire toutes les demandes. « On est passé de dix à douze apprenants cette année, mais on ne pouvait pas faire plus, glisse Hervé Genier, formateur en mécanique auto et cycles. Pour la prochaine rentrée, on a déjà trois à quatre jeunes qui ont trouvé une entreprise. » Devant un tel engouement, le CFA envisage de créer une seconde classe à la rentrée 2021-2022. « Pour ne pas laisser des gens sur le bord de la route et avoir un enseignement pédagogique plus confortable. » Cette situation implique d’autres enjeux. Trouver des partenariats avec des constructeurs pour pouvoir être à jour des dernières avancées techniques, renforcer l’équipe pédagogique… Hervé Genier fait déjà appel à Kévin Touret pour les cours du lundi. « J’ai dit « oui » tout de suite. Transmettre, c’est quelque chose que j’adore faire », confie l’ancien apprenti. Ou comment boucler la boucle en somme.
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