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A Poitiers, la vidéo-assistance subaquatique à l’étude
Catégorie : Dossier Date : mardi 09 mars 2021Pour réduire le nombre d’accidents dans les piscines publiques, un universitaire et un entrepreneur poitevins travaillent sur un système de vidéo-assistance destiné à aider les maîtres-nageurs dans leur tâche. Un prototype a déjà été testé.
Selon l’enquête NOYADES réalisée par Santé publique France, 6% des noyades survenues à l’été 2018 ont eu lieu dans une piscine publique ou privée payante. Arnaud Saurois en a pris conscience deux ans plus tôt en participant au colloque Piscine et sécurité, organisé par son collègue Pascal Lebihain. « Il se passe des choses graves sous l’eau et qui ne sont pas toujours visibles des maîtres-nageurs à la surface, note le maître de conférences associé à l’université de Poitiers. C’est de ce constat qu’est née l’idée de leur donner, en direct, une vision subaquatique. »
Avec le soutien de la Fondation Poitiers université, Arnaud Saurois s’est mis en quête d’une solution adaptée aux piscines publiques. Dès septembre 2017, il réalise des tests avec une GoPro, puis des caméras de pêche dans les piscines de Châtellerault et Grand Poitiers. Au bout d’un an, l’idée d’agréger une caméra à une chaise de surveillance fait son chemin. Elle est retenue après un voyage d’études au Canada en 2019. Les derniers doutes techniques sont levés au contact de Stéphane Descoubès, le patron d’Iteuil Sport. « Il fallait trouver comment relier les caméras à la chaise, en minimisant les câbles qui traînent, explique l’entrepreneur. Je suis parti sur l’idée d’une perche, qui est un outil des maîtres-nageurs. »
« Être prêt d’ici la fin de l’année »
Cette perche est installée sur une plateforme de surveillance mobile, sous la forme d’un bras articulé. Les images filmées sous l’eau sont alors retransmises en direct sur les écrans greffés à la chaise. « On a voulu faire quelque chose de simple et d’ergonomique », admet Arnaud Saurois. Aucun système d’enregistrement vidéo n’est prévu. « Ça n’a pas d’intérêt, ajoute l’universitaire et entrepreneur (à 50%). Le but est ici de faire gagner du temps et de l’énergie aux maîtres-nageurs. » Une « version hiver », avec un toit-cabine, est actuellement en cours de conception pour améliorer les conditions de surveillance des bassins nordiques.
Les deux Poitevins planchent sur ce concept depuis près de deux ans. Un prototype a été présenté à la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, et au champion olympique Alain Bernard, tous deux en visite à Poitiers mi-janvier. Et il a été testé ces derniers mois par des maîtres-nageurs poitevins. « On a des retours pour amélioration. Il reste notamment à vérifier la capacité du matériel à résister au temps. » Depuis le mois d’août 2019, ce projet bénéficie de l’accompagnement de la Technopole Grand Poitiers et pourrait déboucher sur la création d’une entreprise à des fins de commercialisation. « Des collectivités se montrent déjà intéressées, confie Arnaud Saurois. Il faut que nous soyons prêts d’ici la fin de l’année. »
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