Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
C’est écrit dessus en gros et même illustré à coup de stickers explicites. « Nos déchets nous transportent, vous n’allez pas manquer d’air ! » Les dix-huit nouveaux bus acquis par Vitalis roulent au BioGNV, un gaz produit sur le territoire(*). Leurs émissions de CO2 (-85%), d’oxyde d’azote (-20%) et leur silence relatif -deux fois moins bruyants que les modèles classiques- constituent des atouts indéniables dans le processus de séduction engagé par la régie des transports poitevins. « Cela a encore plus de sens de prendre le bus ! », admet Cédric Faivre, directeur de Vitalis. Sauf que la Covid-19 a beaucoup fait bouger les lignes en 2020.
Vitalis a atteint péniblement l’année dernière 64% de son flux de voyageurs de 2019 (12,7 millions). Et 2021 a démarré sous les mêmes auspices (70%), avec des étudiants aux abonnés absents et des salariés beaucoup en télétravail. L’impact budgétaire est loin d’être neutre : 2M€ sur 5,5M€ de recettes de billetterie en 2020. Dans ce contexte, le volontarisme des élus de Grand Poitiers en faveur d’une politique de mobilités plus ambitieuse semble plombé. D’autant que pour ne pas alourdir la charge des entreprises et des... collectivités, la communauté urbaine devrait finalement renoncer à augmenter le versement transports lors du vote du budget 2021. « Rien n’est acté pour l’instant, même si on penche plutôt pour une augmentation en 2022 », rectifie Frankie Angebault, vice-président Mobilités de Grand Poitiers.
Avec des marges de manœuvre réduites à leur plus simple expression, comment donc développer l’offre de transports collectifs ? A cette question à plusieurs millions d’euros, l’élu répond « qualité de service et tarification préférentielle... » Au-delà, Frankie Angebault renvoie à la feuille de route mobilités que prépare Grand Poitiers, après avoir sondé les maires des quarante communes (cf. page 9). « Chaque commune a des problématiques et besoins spécifiques, bus, réseau TER... Ce n’est que le démarrage du travail. Si on envisage de mettre en place de nouvelles lignes vers des communes qui ne sont pas encore desservies, il faudra trouver les tracés les plus adéquats et efficaces. Il y a une notion de rentabilité économique. »
Pendant la campagne des Municipales, Poitiers collectif avait promu des « transports collectifs plus fréquents, plus fiables et qui maillent mieux le territoire, pour que prendre le bus ne soit plus une contrainte, mais un choix équivalent ». C’était avant la crise sanitaire, presque une autre époque...
(*)Notamment grâce à la future unité de méthanisation mise en service fin mars à Migné-Auxances (cf. n°509). A signaler que 63% du parc de Vitalis roule désormais au GNV ou au bio-GNV. L’investissement pour les 18 bus s’élève à 7,2M€.
À lire aussi ...