Alinéa, fin de la parenthèse

L’autorisation du permis de construire venant d’être validée par les maires de Poitiers et Croutelle, l’installation d’Alinéa près d’Auchan-sud semble ne plus être soumise au moindre obstacle. Après cinq ans de procédure juridico-administrative, les travaux vont enfin pouvoir débuter…

Nicolas Boursier

Le7.info

A force de l’attendre, on avait fini par douter de sa venue. Après moult péripéties, l’installation d’Alinéa entre Boivre et Clain semble toutefois en bonne voie de concrétisation. L’heureuse nouvelle est tombée à la mi-août, sous la plume des maires de Poitiers et Croutelle, co-signataires de l’autorisation de permis de construire du premier paquebot commercial picto-charentais de l’enseigne.

Si tout s’était passé comme prévu, l’arrivée à Poitiers du géant français du mobilier et de la décoration aurait dû se matérialiser dès… 2011. Même si le calendrier des travaux n’a toujours pas été officialisé, il y a fort à parier que la livraison ne se fera pas avant 2017. « A l’automne 2016 », croit pouvoir affirmer Philippe Brottier, vice-président de Grand Poitiers.

Au total, ce sont donc près de huit années qui se seront écoulées entre le premier quitus des collectivités concernées et l’ouverture désormais ardemment espérée. Huit années au cours desquelles le projet se sera enlisé dans une bataille juridique ubuesque, initiée et abondamment entretenue par l’ancien dirigeant de Fly à Chasseneuil, Patrice Guionnet, alors peu enclin à voir un mastodonte de la taille d’Alinéa faire contrepoids avec le pôle d’ameublement des Portes du Futur. « Par deux fois, fustige le maire de Fontaine le Comte, un recours a été déposé devant la Commission nationale d’aménagement commercial. Comme cela ne suffisait pas, le Conseil d’Etat a également été saisi à deux reprises. Quatre procédures pour rien, sinon pour gêner aux entournures. Quel gâchis ! »

Cinquante emplois locaux directs

Fly a disparu du paysage commercial de l’agglomération. Plus personne ne semble désormais disposé à contrarier, sur le terrain juridique, l’arrivée d’Alinéa. « C’est un immense soulagement pour nous, élus, mais aussi pour tous les habitants du département, se félicite à son tour Alain Claeys, député-maire de Poitiers. L’opportunité d’accueillir une telle locomotive sur notre sol était une aubaine, elle l’est toujours. Quand on voit le pouvoir d’attractivité que peuvent avoir les Ikéa de Tours et Bordeaux, on ne peut qu’être optimiste sur la capacité de leur concurrent français à ratisser large, à 100 ou 150km à la ronde, autour de notre ville. »

Ce lundi, Alain Claeys a rencontré les dirigeants du groupe. Si rien n’a filtré de cet échange, il paraît évident que l’élu a demandé à ce que le projet passe rapidement à la vitesse supérieure. « Je sais qu’avec toutes ces péripéties, ils ont eu du mal à communiquer sur ce dossier, ils vont maintenant pouvoir le faire en toute liberté », jure le maire. Communiquer sur quoi ? A priori sur ce que l’on sait déjà : une surface de chalandise, initialement estimée à 12 000m2, réduite à 5 423m2 au coeur des turbulences juridiques, une emprise foncière elle aussi revue à la baisse (de 27 000m2 à 8 000m2), une cinquantaine d’emplois directs créés en équivalent temps plein (une centaine à l’origine) et une capacité de stationnement maintenue à quatre cent douze places.

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